Même si la défense des accusés de ces crimes juge incompétente la CPS dans cette affaire, le 31 octobre prochain, les victimes connaitront le sort de leurs bourreaux.

Les trois avocats de la défense ont unanimité qualifié la tuerie de Lemona et koundjili de mai 2019, d’un acte isolé qui ne relève pas de la compétence de la CPS. Cette audience qui a duré plus de deux mois aujourd’hui a pris fin 19 aout 2022 avec les derniers mots des accusés. 

Le débat était houleux entre ces trois parties ce jeudi 18 aout 2022 en la salle de l’audience de la CPS. Cette séance de réplique qui avait duré plus deux jours est un véritable jeu de ping-pong entre les entités. Pour le parquet spécial représenté par Alain Tolmon, il a d’abord rappelé les prérogatives de cette cour qui selon lui est chargée de juger les graves crimes commis depuis janvier 2003 à ce jour. Pour ce dernier, des éléments des 3R sont à l’origine des graves crimes et violations du droit international comme par exemple en 2019, des viols des mineurs, massacres des civiles, incendies des maisons ont été commis au nord-ouest de la RCA depuis la dissolution de la coalition Séléka en 2015.

Toujours selon lui, il y a eu un caractère sélectif de ces crimes. Ces présumés auteurs ont procédé à l’extermination des hommes valides des villages cités ci-hauts en utilisant tout type d’arme, rendant ainsi nul les efforts de la communauté internationale pour la stabilité de la RCA.

Le parquet spécial a aussi souligné que malgré la signature de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR-RCA) en février 2019 par les 3R, cette ancienne branche de la Séléka continue de commettre des exactions contre la population civile, c’est le cas de ce qui s’est passé en mai 2019 aux villages Koundjili et Lemona où plus d’une vingtaine des civils ont été ligotés avant d’être tués.

Du coté des avocats de la partie civile, ceux-ci ont insisté sur la responsabilité de ces présumés accusés et le versement des dommages intérêts des victimes, ce qui selon eux peut atténuer la souffrance des victimes.  Une proposition rejetée par des avocats de la partie défense et clame l’innocence de leurs clients, qui selon ces avocats les trois présumés à savoir Issa Salé Adoum alias Bozizé, Yaouba Ousman et Mahamat Tahir ne sont pas auteurs du crime de ces plus de 20 civils. La décision de cette tuerie a été donnée par Abass-Sidiki qui à l’époque était le responsable de ce mouvement. Et au tour de rôle, les trois accusés tous ont nié les faits qui leurs ont été reprochés par le parquet spécial et appellent leurs libérations derrière les cellules.

Le verdict sera tombé le 31 octobre prochain. Pour l’heure, les victimes des multiples crimes commis en RCA par des groupes armés ont les yeux rivés vers les juges de cette haute cour pour rendre ce verdict qui sera pour eux un soulagement. Ce verdict sera aussi cité dans certains procès des graves crimes à l’échelle internationale.     

                      Christian-Stève SINGA