C’était le 28 novembre 2022 à 2h50 minutes selon le gouvernement, qu’un avion de guerre a survolé le territoire centrafricain et a largué des explosifs sur les positions des militaires FACA et leurs alliés russes dans à Bossangoa, ancien fief de la rébellion de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), située à 450 km de la capitale Bangui.

Des communiqués fusent de part et d’autre,  des autorités et des soutiens au pouvoir condamnant cette attaque inouïe. « Au nom de tous les Elus de la Nation et en mon nom propre, je condamne avec la dernière vigueur cette provocation que rien ne saurait justifier et exige qu’une enquête soit diligentée afin d’identifier cet aéronef, sa provenance ainsi que ses commanditaires », peut-on lire dans le communiqué de l’Assemblée Nationale.

Les informations en possession de l’Oubangui Médias, l’avion non identifié après son action, aurait pris la direction de l’Ouham-Pendé pour quitter l’espace aérien de Centrafrique vers le nord. Des dégâts matériels ont été constatés sur les lieux.

Déjà et comme d’habitude, de nombreux proches du pouvoir accusent les rebelles, les opposants et surtout la France qui aurait manigancé cette attaque contre la base des FACA et des russes dans ce contexte où l’armée française va quitter la fin de l’année la Centrafrique. Toutefois en l’absence d’une déclaration revendiquant l’opération, certains commentateurs estiment que cet acte pourrait être une manœuvre des alliés paramilitaires russes, si cela ne venait pas de la CPC qui est la rébellion active dans le pays, même si ses capacités ont été considérablement réduites.

Ce qui est sûr, les FACA et leurs alliés russes font face à des rebelles qui tentent ces derniers mois de se réarmer pour tenter encore la déstabilisation du pays, en profitant du contexte politique très tendu entre le pouvoir et les forces de l’opposition. Comment la CPC peut-elle posséder un avion de combat ? S’agit-il d’une simple dissuasion  et diversion? Ce sont là des questions qui reviennent toujours aux lèvres des centrafricains.

Une source militaire de haut niveau confie à Oubangui Médias que la cible de l’attaque était les russes d’une part et d’autre part la destruction de l’usine de coton pour affaiblir l’économie nationale. Il souligne que des pistes de l’attaque semble être déjà tracées.

Si on peut le dire, cet acte est inédit. C’est pour la première fois qu’une attaque aérienne d’envergure intervient dans le pays, depuis le lancement des rebellions dans le pays. La Centrafrique n’a jamais connu une menace aérienne.

L’attaque est intervenue après que le ministère de la défense avec l’appui des partenaires ait lancé un plan national de défense (PND). L’Etat centrafricain, fait face à de nouveaux défis sécuritaires, d’où la nécessité d’un réajustement du système de renseignement et de défense. Car le mode opératoire des rebelles ne cesse de changer.

Le gouvernement a ouvert une enquête pour situer les responsabilités et prendre des dispositions pour toutes les éventualités. L’alerte est au maximum.

Il y a deux semaines, le Ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Gislain Serge Djorie, lors d’un débat sur la question de sécurité, a affirmé que la sécurité est déjà rétablie sur 100% sur le territoire national.

Du côté de l’opposition et des organisations anti-régimes, on observe encore un silence total sur cette attaque inédite de la base de l’armée.

Zarambaud Mamadou