Mlle Thecle Sylvania Brandhot, Associée aux Finances au Programme des Nations Unies pour le Développements (PNUD) en République Centrafricaine a finalement quitté le pays, le 17 septembre 2020, des suites d’une menace de mort dont elle subit.

Cette jeune dame est victime des menaces sur fonds de conflit ethnique et religieux que le pays tente en vain de se débarrasser.

En effet, Thecle Sylvania Brandhot était réfugiée avec son père Jean Victor Brandhot et les autres membres de la famille à Brazzaville en 2001 suite à la chasse aux membres de l’ethnie Yakoma, ethnie de l’ancien président centrafricain, le général d’Armée André Kolingba et celui du père de Sylvania par le régime du président Ange Félix Patassé. Cette année, Bangui était sous des tirs des mutins qui ont manqué un coup de force contre le régime de Patassé et  le père de cette dernière était activement recherché pour être tué et s’en est échappé de justesse en exilant au Congo Brazzaville.

Après une accalmie suite à la tempête Seleka en 2013, Thecle Sylvania Brandhot a décidé de regagner Bangui en 2015 après 14 ans d’exil politique avec son papa. Mais son calvaire était loin de finir. 

Bien avant son départ de Bangui pour Dakar, Thecle Sylvania Brandhot a fait part à l’Oubangui Médias de sa persécution et son envie de quitter le pays. Du problème ethnique ou  les commanditaires de la persécution vis à vis de son père voit le retour de Mlle Sylvania Brandhot comme une aubaine et veulent à tout pris la tuer et passe par tous les moyens pour l’atteindre.

Ce problème atterri sur le terrain religieux car, Thecle Sylvania Brandhot a accepté de se mettre en couple avec un homme de religion musulmane qu’on accuse de soutenir les rebelles de la Seleka.

Pour rappel, en Centrafrique, depuis le déclenchement de la crise le 10 décembre 2012 à Ndélé et ce, jusqu’aujourd’hui, chrétiens et musulmans se regardent en chien de faïence voire s’affrontent. Cette méfiance est alimentée par des affrontements entre les milices Anti-Balaka et les factions de la rébellion Seleka qu’on attribue à la confession musulmane. Cette rébellion avait pris le pouvoir le 24 mars 2013, y est restée jusqu’au 20 janvier 2014 avant que le président autoproclamé Michel Djotodia ne démissionne sous pression de la communauté internationale.

Thecle Sylvania Brandhot a déjà déposé deux plaintes contre X. La première le 11 avril 2019 et la deuxième le 04 janvier 2020. « Puisque les menaces persistent, elle a finalement quitté le pays en septembre 2020 », nous a informé un membre de sa famille qui se voit aussi en insécurité.

Alors que la Centrafrique compte organiser une deuxième élection après la crise de 2013, les tensions politiques et sécuritaires s’annoncent déjà très vives. L’insécurité, les menaces, les représailles et autres violations des droits de l’Homme ont fait fuir depuis 2013 plus de 669 906 personnes déplacés internes (PDI) et 592 059 réfugiés dans les pays limitrophes, selon les données de l’ONU, rendues publiques en aout 2020 à l’occasion de la journée de l’aide humanitaire.

Le cas de cette jeune dame, surveillé aussi par le Réseaux des Journalistes pour les Droits de l’Homme (RJDH-RCA) dont l’Oubangui Médias est membre, vient allonger la liste des centrafricain (es) obligés de quitter la mère patrie pour trouver refuge hors du pays depuis que les tensions politiques et ethniques embrassent la RCA.

Fridolin Ngoulou