Le centre Coucherouset de Bangui a accueilli du 27 au 28 septembre 2023, des autorités religieuses de  différentes confessions et des acteurs de la société civile des arrondissements de Bangui afin de renforcer leurs capacités sur la détection des fausses informations en milieu religieux ainsi que dans la communauté. Cette formation est organisée par l’ONG Centrafrique-Check, en partenariat avec la National Endowment for Democracy (NED).

Plus de 50 représentants des organisations religieuses ont pris part à une formation de deux jours à Bangui. Cette formation vise à doter ces acteurs clés des outils nécessaires pour identifier comment traité les fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux, dans les médias, ainsi qu’au sein des religions.

En Centrafrique, les fausses informations ont pris de l’ampleur ces dernières années. Les communautés, les sociétés se sont  divisées à travers cette désinformation. Mais, une lueur d’espoir se profile à l’horizon avec la tenue d’une importante formation destinée à renforcer les capacités des leaders de la société civile dans leur lutte contre la désinformation.

Pour mettre en marge les fausses informations, les rumeurs, les messages haineux dans le pays, l’ONG Centrafrique Check a renforcé la capacité de ces derniers afin que la paix puise revenir définitivement en RCA.

En formant ces leaders de la société civile, Centrafrique Check espère ainsi renforcer leurs capacités à éduquer et informer leurs communautés respectives, en promouvant une culture de vérification des faits et de responsabilité dans le traitement de l’information.

Plusieurs modules sur le traitement de la désinformation ont été présentés  lors de cette formation. Des experts nationaux et internationaux  sont intervenus pour partager leurs expériences en matière de lutte contre la désinformation, offrant ainsi aux participants une perspective globale sur les meilleures pratiques et les défis à relever.

Line Ngaligbo, Directrice Exécutive de l’ONG Centrafrique Check donne des précisions : « Vue que les rumeurs courent au sein des communautés en Centrafrique, précisément dans les différents arrondissements de Bangui, c’est la raison pour laquelle nous avons jugé mieux d’outiller les leaders communautaires afin de sensibiliser le grand public et les consommateurs de l’information sur les effets des rumeurs et de la désinformation qui est parfois source de conflits en RCA. La prochaine étape c’est de sensibiliser les activistes, les bloggeurs et autres parce que le projet vise à renforcer la capacité de la société civile sur l’effet de la désinformation en RCA ».

« En effet, nous sommes dans un pays en conflits et parfois dire la vérité, cela peut couter une  vie ou la mort. C’est la raison pour laquelle cette ONG a jugé mieux de sensibiliser les populations centrafricaines qui sont consommateurs des fausses informations, des informations douteuses afin de ne pas se fier aux informations qui circulent sur les réseaux sociaux ainsi que des bouches à oreille sans les avoir vérifier en amont », a poursuivi Line Ngaligbo.

Mais au-delà des compétences techniques, cette formation vise également à renforcer le réseau des acteurs de la société civile engagés dans la lutte contre la désinformation. En favorisant les échanges et les collaborations entre les participants, on espère créer une synergie qui permettra de coordonner les actions et de maximiser l’impact de ces initiatives sur le terrain.

Les faux messages et comptes sur les réseaux sociaux aident les fausses nouvelles à devenir virales. Parfois, cela est ensuite rapporté comme un fait par de vrais journalistes. Quand les fausses nouvelles deviennent la nouvelle, la frontière entre réalité et fiction s’estompe. Les fausses nouvelles présentent des opinions fortes, souvent préjugées, comme des faits réels.

De façon générale, les fausses nouvelles parviendraient à se répandre plus largement en exploitant des émotions fortes, comme la peur et le dégoût.

Dorcas Bangui Yabanga