Malgré l’avènement de la fibre optique sur le territoire national, l’accès à Internet en République centrafricaine est un privilège pour un nombre limité de personnes, principalement en raison du coût élevé des données mobiles et de la non opérationnalisation de services de la fibre optique. Selon un rapport publié par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), le coût des données mobiles en 2020 était de 21,2 $US par mois, soit près de 12% du revenu mensuel moyen. Les coûts élevés constituent un obstacle majeur pour une grande majorité de la population qui se trouve dans l’incapacité d’accéder aux avantages offerts par Internet, tels que le travail, l’éducation et la communication.
En plus du coût élevé des données, le taux de couverture Internet est également faible. Selon une enquête menée en 2019 par l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes, seulement 4% de la population utilisaient Internet en 2017. Cela est en partie dû à une infrastructure de réseau peu développée, ce qui rend difficile la connexion à Internet.
Il est également à noter que le Gouvernement de la République centrafricaine prélève depuis février 2023, une taxe de 7% sur les frais de communication, y compris les données mobiles. Cette situation fait suite à une décision prise dans la loi des finances 2023. Cette taxe a été perçue comme une taxe spéciale sur les télécommunications, mais elle a un impact direct sur le prix des services offerts par les opérateurs de télécommunications. Elle a donc un impact négatif sur l’accès à Internet pour les populations les plus pauvres, qui sont souvent celles qui paient le prix le plus fort. Le Smig (salaire minimum interprofessionnel garanti), en RCA est passé de 18 850 francs CFA (soit 28 USD) à 29 000 francs CFA (44 USD) par mois.
Les fournisseurs d’accès Internet tels que Orange, Telecel et Moov proposent des tarifs élevés pour une connexion Internet de base. Dans de nombreuses régions du pays, les réseaux mobiles sont inexistants ou très limités. Dans les zones où ils sont quand même présents, ils peuvent être lents et peu fiables, limitant ainsi l’accès à la population.
Cela signifie que les citoyens centrafricains sont souvent incapables de se connecter aux services dont ils ont besoin en raison de coûts prohibitifs. Visiblement, un centrafricain sur deux n’aura pas la possibilité de se connecter assez régulièrement. Toutefois, ces obstacles sont aggravés par la taxe de 7% sur les frais de communication, qui a un impact considérable sur les prix des services de télécommunications et, indirectement, sur les coûts des données. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les autorités compétentes manquent de réglementations claires en matière de droits numériques et de droits de l’homme sur Internet.
Il est donc urgent que les dirigeants de la République centrafricaine travaillent en collaboration avec les opérateurs de télécommunications pour abaisser les coûts des données mobiles et améliorer l’infrastructure de réseau. Cela permettrait d’élargir considérablement l’accès à Internet et les avantages qu’il offre. Il est également important que les autorités compétentes établissent des réglementations claires pour protéger les droits numériques et de l’homme sur Internet, tout en garantissant la liberté d’expression et de la presse.
En fin de compte, l’accès à Internet en République centrafricaine doit être considéré comme un droit fondamental pour tous les citoyens. Les autorités compétentes doivent travailler pour garantir la protection des droits numériques et de l’homme sur Internet, tout en veillant à ce que l’accès soit facile et abordable pour tous. C’est seulement lorsque ces mesures auront été prises que la population pourra pleinement profiter des avantages offerts par Internet.
Auxence Nasset.
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