Patrick Nazorbé est un malvoyant qui n’admet pas son infirmité comme un obstacle. Il se lance dans la culture du jardin pour lui permettre de prendre soin de sa famille. Après son témoignage lors d’une activité organisé par ATD quart Monde à Bangui, Oubangui Médias s’est intéressé à lui concernant sa vie quotidienne de jardinier.

Patrick Nazorbé un jeune homme, d’une taille de 1,80 mètre, âgé d’une trentaine d’années, habitant de Bossangoa. Il est devenu malvoyant depuis 2008, pour dire que cela fait aujourd’hui 15 ans. Il est fiancé, père des 3 enfants dont 2 filles et 1 garçon. Il explique comment cela lui est arrivé.

 « Je vivais chez mon père il était chauffeur, il travaillait à la cellule coton. Après son décès, mon oncle paternel m’a pris et on est allé au Tchad et j’ai passé 7 ans là-bas. A mon retour pour les études à Bossangoa, je suis allé laver mes  habits à la rivière de l’Ouham, a plein midi quelque chose étrange m’est arrivée, comme si, c’est le brouillard qui m’a couvert les yeux et c’est fini, je suis devenu aveugle », raconte-t-il.

Depuis 5 ans, malgré son infirmité, il pratique la culture du jardin pour lui permettre de vivre et de prendre soin de sa famille, au lieu d’aller quémander comme les autres. La plupart des infirmes attendent de l’aide à travers les gens afin de gagner leurs pains quotidien. Mais pour lui, il ne veut pas être emporté par cette vie de mendicité.

Patrick  Nazorbé montre comment il a débuté : « Je suis jardinier et j’ai appris cela auprès de ma mère qui était aussi jardinière depuis sa jeunesse. Je suis aveugle et ce travail c’est Dieu qui m’a donné la sagesse et intelligence de le faire, et cela m’a permis de prendre soin de ma famille. Il y a déjà plus de 5 ans, je me suis fiancé, et je suis père de 3 enfants dont 2 filles et 1 garçon ».

Pour lui, le métier de la culture du jardin n’est pas quelque chose d’anodin et difficile. Il a réussi à le faire facilement grâce à l’appui de ses enfants qui lui donnent de coup de main en puisant de l’eau.

Patrick  Nazorbé s’explique : «  À Bossangoa, c’est un peu difficile d’avoir une aide des ONGs. Il faut avoir des relations. Je fais les planches des amarantes, gombos, épinards, tomates, carottes, choux bombé et autres.  J’ai réalisé cela avec l’aide de mes enfants. Le cerclage des tomates, des salades aussi. Si je fais la récolte, je garde une partie pour ma famille et le reste ma femme part vendre au marché pour qu’on trouve de l’argent afin d’investir dans d’autres choses, parfois les commerçantes viennent elles-mêmes acheter à la maison puisqu’elles connaissent très bien l’endroit ».

Pour cela, il lance un vibrant appel aux humanitaires ainsi qu’au Gouvernement de données un coup de main aux infirmes de cette localité.

Dans la ville de Bossangoa, plusieurs personnes connaissent ce problème de vue. Selon des sources sanitaires dans la région, cela est dû à l’utilisation des produits chimiques dans la pratique de la pêche. Un problème que les autorités sont appelées vivement à combattre.

Dorcas Bangui Yabanga