Plusieurs organisations féminines ont tenu mercredi 24 mars 2021, une conférence de presse au siège du Réseau des femmes leaders africaines à Bangui pour dénoncer les propos de Fidèle Gouandjika avant de demander justice.
Le fait remonte au 15 mars 2021 date à laquelle dans un live sur Facebook Fidèle Ngouandjika a tenu certains propos dans lesquels il a dit ouvertement que : « les russes continuent de venir en Centrafrique. Et même s’ils demandent nos diamants, nos bois et même nos femmes afin de satisfaire leur désir sexuel nous allons leurs les données afin de mettre la main sur l’ex président François Bozizé, (chef de la rébellion de la coalition des patriotes pour le changement CPC NDLR) ».
Cette déclaration a fait couler encore et salive et a finalement choqué les centrafricaines qui se sont réunies en collectif pour la dénoncer.
Pour ce faire, les différentes organisations des femmes et filles leaders pour la paix en Centrafrique ont mutualisé leurs énergies pour dénoncer ces propos. Il s’agit de: African women leaders network AWLN-RCA, Réseau pour le leadership de la femme en Centrafrique RELEFCA, Forum des femmes parlementaires de Centrafrique FFPCA, Association des femmes juristes AFJC, Réseau des femmes ministres et parlementaires REFAMP, Organisation des femmes centrafricaines OFCA, Forum des femmes pour la région des grands lacs CIRGL, Centre de réflexion et d’échange permanant entre étudiants et élèves CREPEE, Caucus des femmes leaders pour la promotion de la parité CFLPP, Association des femmes bénies AFB.
Pour ces femmes, les propos de cette personnalité publique sont : « irrespectueux, humiliants et choquants car, cela présente la femme centrafricaine comme objet d’échange pour la coopération avec la Russie ».
« Fidèle Ngouandjika a remué le couteau dans la plaie à des milliers de femmes et filles qui ont été violentées et qui continuent de subir ces violences sous différentes formes. Elles ont également affirmé que ces propos vont à l’encontre des mœurs et portent atteinte à la pudeur et la dignité des centrafricaines et de plus à l’encontre des droits de réserve d’une autorité de son rang » ont-elles ajouté dans une déclaration commune.
En outre, elles ont fait référence au Titre 1, article premier de la Constitution qui stipule : « La personne humaine est sacrée et inviolable. Tous les agents de la puissance publique, toute organisation ont l’obligation absolue de la respecter et de la protéger…La République reconnait l’existence des Droits humains comme base de toute communauté humaine, de la paix et de la justice dans le monde ».
En dépit de tout ce qui précède, ces femmes lèvent le ton : « A l’heure où les femmes et les populations toutes entières se mobilisent pour la paix dans le pays, ces propos dénotent du mépris de l’auteur des instruments juridiques portant protection, promotion des droits de la femme que la République centrafricaine a ratifiés depuis plusieurs décennies ».
Pour mettre un terme à cette histoire, ce collectif par la voix de Lucie AGBO, première vice-présidente au Conseil économique et social interpelle la justice centrafricaine à se saisir de ce dossier : « Notre pays étant un Etat de droit, nous nous réservons le droit de porter notre humiliation en justice en vue de la restauration de notre dignité et nous comptons sur notre justice en qui nous mettons toute notre confiance pour nous accompagner car nul n’est au-dessus de la loi ».
Le Conseiller spécial Fidèle Ngouandjika avait au lendemain de ses propos s’excusé publiquement pour avoir choqué les femmes et les centrafricains, à la sortie d’une rencontre avec le ministre de la réconciliation Virginie Mbaikoua.
Rayms Yanguere
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