Selon l’unité de la police de la Minusca, plus d’une centaine de personnes sont victimes de la justice populaire liée aux soupçons de pratique de sorcellerie. Cette situation a fait l’objet d’une sensibilisation du 4 au 5 mai à la base de cette mission onusienne à l’UCATEX dans le 8e arrondissement de Bangui au profit des leaders communautaires, les FSI et les organisations des droits de l’Homme en RCA.

Plus d’une centaine de personnes, venant des entités confondues ont pris part à cet atelier de deux jours initié par l’UNPOL sur cette pratique qui prend de plus en plus de l’ampleur à Bangui ainsi qu’à l’intérieur du pays.

A en croire le chef de la composante de la police de la Minusca Christophe Bizimungu, plus d’une centaine de cas de justice populaire liée aux pratiques de la sorcellerie ont été documentés par son unité en 2022.

La toute récente est celle de d’une sexagénaire morte après avoir subi des tortures dans la commune de Bégoua. Elle faisait l’objet d’une accusation de pratique de sorcellerie par des jeunes de la localité. Un incident déploré par cette unité qui  exhorte les autorités judiciaires de porter un regard sur cette situation.

Soulignant  que la cérémonie de cet atelier a eu lieu en présence de Saïd Panguidji président du Conseil d’Etat, le DIRCAB du ministère de la Justice représentant e ministre d’Etat de la Justice Arnaud Djoubaye Abazene qui, dans son intervention a précisé que, le pays dispose d’une loi qui condamne la justice populaire mais faute des appareils répressifs de l’État à l’intérieur du pays, cette loi est loin d’être respectée.

Valentine Rugwabiza, représentante du secrétaire général des nations unies en RCA précise que la valeur ajoutée à cette rencontre est d’outiller les leaders communautaires sur l’effet néfaste de la justice populaire liée aux pratiques de la sorcellerie : «  la vie humaine est sacrée et la justice populaire est condamnée  par la loi ».

Après avoir pris part à cet atelier de deux jours, Blaise-Gervais Biango activiste de droit de l’Homme, dans une entrevue accordée à l’Oubangui Médias se réjouit des thématiques développées lors de cette rencontre initiées par UNPOL qui intervient dans un contexte où les cas de justice populaire liée à la sorcellerie prend de l’ampleur : « J’apprécie à sa juste valeur cet atelier d’édification sur la prévention de la justice populaire liée au soupçon de la sorcellerie, qui nous permettra de repartir dans nos communautés respectives sensibiliser les jeunes qui sont souvent à l’origine de cette pratique, pour que les auteurs de celle-ci puisse désormais faire recours à la justice de faire son travail ».

Il déplore par ailleurs l’incompétence des autorités judiciaires face à ce fléau de justice populaire.

Cette campagne de sensibilisation ne va pas se limiter à Bangui, l’UNPOL projette  poursuivre ce moment de partage à l’intérieur du pays où cette pratique est récurrente.

Christian Steve SINGA