La Coordonnatrice humanitaire Denise Brown a dénoncé le blocus d’accès humanitaire et le braquage de huit véhicules humanitaires dans la ville de Bakouma dans le Mbomou. Positions exprimées lors qu’un café presse samedi dernier à Bangui.

La recrudescence des violences dans le pays a entraîné un difficile accès aux personnes vulnérables dans plusieurs villes du pays. Après une accalmie, les acteurs humanitaires ont entamé des missions d’assistances dans plusieurs villes mais à Bakouma, la mission humanitaire a connu un drame il y’a une semaine.

« Ma frustration est totale du fait que la communauté humanitaire a été harcelée, intimidée par les groupes armés à Bakouma et que nos véhicules, nos moyens de travail ont été volés. En faisant cela, vous êtes en train de voler la population », a regretté Denise Brown, coordonnatrice humanitaire en Centrafrique.

Denise Brown pointe les groupes rebelles de la CPC d’être à l’origine du blocage d’accès vers Bakouma. Dans cette région, les rebelles ont détruits les ponts pour empêcher la circulation.

« A Bakouma, la CPC avait donné des garanties pour ne pas entraver l’accès humanitaire. Et voilà, ils n’ont pas respecté leur parole. Ils ont menacé notre staff, ils ont traumatisé notre staff, ils ont volé huit véhicules », a insisté Denise Brown. 

Plusieurs incidents ont touché les acteurs humanitaires entre octobre et février 2021. « Nous avons eu 234 incidents sécuritaires contre les humanitaires, y compris deux morts et 8 blessés. Ça, ce sont des personnes qui viennent aider la population. Nous ne sommes pas armés. Nous présentons toujours  à tout le monde ce que nous faisons, et malgré cela, on est ciblé. Cela représentante une augmentation de 79% par rapport à la même période de l’année passée », a déploré Denise Brown.

Les dernières violences ont fait fuir des milliers de la population. Plus de 320.000 personnes sont dans le besoin humanitaire, ce qui fait plus de 500.000  personnes dans une situation d’urgence.

Denise Brown Contre la désinformation

Malgré cet accès encore difficile dans plusieurs villes, la désinformation contre les acteurs humanitaire monte en puissance. Pour la Coordonnatrice humanitaire, cette pratique est « simplement inacceptable ».

« Il y a des conséquences pour toute attaque. Ils sont en train d’intimider la communauté humanitaire. Quelle est leur objectif ? Qu’on ait plus de financement ? Qu’on quitte le pays ? Cela va laisser des conséquences énormes pour la population », a-t-elle fait observer avant d’inviter les auteurs de ces attaques à arrêter car les conséquences sont graves pour la population.

La Centrafrique est classée en phase 4 notamment la phase d’urgence humanitaire avec 500.000 personnes déplacées. Ce pays risque de basculer dans une situation d’extrême urgence.  

 Fridolin Ngoulou