Un artiste, pour avoir une notoriété sur le plan national et s’imposer sur la scène internationale a besoin d’un accompagnement par un sponsor, partenaire voire un label. Cependant en Centrafrique, il est rare que les artistes musiciens arrivent à décrocher des contrats avec des labels, ce qui freine malheureusement leur exploit.

Dans ce lot des artistes, certains arrivent à se démarquer de par leur talent mais aussi leur sens de travail et le sérieux dans ce qu’ils font. Parmi ceux-là, on retrouve D First, un jeune artiste rappeur centrafricain qui, après plusieurs années de travail acharné, arrive a signé un contrat avec le label « US Agency » basé à Atlanta aux États-Unis.

De son vrai nom Salomon Ngueretia, D-First est un jeune étudiant en année de licence au département de Mine et Géologie à l’Université de Bangui. Avec une taille de mannequin et surtout pas trop élancé, ce jeune à l’air sérieux et talentueux. A le voir sur scène et à entendre ses textes, on n’hésite pas de croire qu’il est l’un des artistes qui prennent à bras le corps ce métier et qui souhaitent inscrire leurs noms en lettre d’or dans ce domaine.

Tout a commencé pour ce jeune comme de la passion après qu’il se rend compte que le rap est un véritable moyen pour lui de s’exprimer : « J’ai commencé à faire de la musiquée en 2011. La raison est que je n’avais pas un moyen pour m’exprimer. Alors, j’ai saisi ce canal pour exprimer mes doutes, mes peurs, bref, mes pensées. Du coup, la musique est devenue pour moi, un moyen de me libérer », a-t-il confié à Oubangui Médias.

Si plusieurs centrafricains continuent à pointer du doigt le monde du rap en le considérant comme « un monde des voyous », D-First confirme cette pensée mais estime malgré tout que « tout métier a ses règles et ceux qui font du rap pour montrer la grande gueule, c’est peut être leur choix. Mais en réalité, c’est un moyen d’éduquer et de sensibiliser le monde avec des messages d’amour, de la paix, de la cohésion sociale si nous prenons le cas du contexte centrafricain ».

« Malgré les contraintes et surtout l’absence des structures adéquates pour soutenir les artistes rappeurs centrafricains, je totalise à ce jour une vingtaine des singles », a indiqué D-First.

Cependant, D First travaille sous son manager Jerry Konzi, qui est aussi photographe professionnel et  réalisateur. Pour ce dernier, c’est le travail de D First et sa détermination qui a fini par payer avec la signature du contrat avec US Agency. « Cette signature va permettre à D-First de gagner de droit d’auteur et surtout cela va le propulser sur la scène internationale », a expliqué Jerry Konzi. Il a aussi affirmé que c’est la vision et le travail des uns et des autres qui pourront convaincre les labels à s’intéresser à un artiste afin de le produire. D’où nécessité pour les artistes centrafricains de se mettre résolument au travail.

La dite signature s’est faite avec Ulrich Sighe qui est promoteur artistique centrafricain venu des USA et CEO de The US Agency. Ce dernier compte promouvoir le domaine des arts et de la culture en Centrafrique en mettant en place le projet « Bangui en fête » avec lequel plusieurs évènements artistiques seront réalisés afin de découvrir d’autres talents.

La signature de  contrat entre D-First et The US Agency s’était déroulée à l’hôtel Ledger Plazza à Bangui le vendredi 28 janvier 2022 en présence de la ministre des arts, de la culture et du tourisme Jennifer Saraiva-Yanzere.    

Brice Ledoux Saramalet