Dans son discours marquant l’an 1 de son second mandat, le président Touadera a dressé un tableau économique du pays et les assiettes financières. Des améliorations s’opèrent dans les défis de trésorerie. 

Il serait illusoire de parler de l’émergence de notre pays sans la relance économique et la construction des infrastructures de base.

Celles-ci passent par l’assainissement des finances publiques et la relance des secteurs productifs, véritables vecteurs pour la redynamisation de notre économie et la mobilisation des ressources financières.

C’est dans cette optique que j’ai engagé le Gouvernement à coprésider les Comités de Coordinations Sectorielles avec tous nos partenaires, afin d’animer le Comité Directeur Conjoint (CDC) et de rendre visibles nos actions auprès des populations.

A ce titre, le Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix (RCPCA), initialement prévu pour 2017-2021, a été prorogé jusqu’en 2023, afin d’intégrer les recommandations de l’APPR-RCA d’une part, et de capter l’ensemble des ressources disponibles auprès de nos partenaires pour son exécution, d’autre part.

Parallèlement, j’ai instruit le Gouvernement de s’investir dans une étude prospective pour aboutir à l’élaboration de la vision RCA 2050 pour faire de notre pays, une Nation émergente.

Enfin, le Gouvernement a finalisé la réforme du système de gestion des finances publiques pour créer un espace budgétaire et fiscal suffisant pour le financement propre des programmes et des projets de développement.

Il nous faudra également accroître la mobilisation des ressources internes. A cet effet, le Gouvernement a procédé à l’identification et à la mise en œuvre des actions de redéploiement progressif de l’administration financière, la maîtrise par le suivi des dossiers d’exonération et l’adoption du décret portant révision de la structure des prix Platts internationaux comme nouvelle base de calcul de la fiscalité.

Nous avons également veillé, avec l’appui des partenaires, que les mesures pertinentes du domaine fiscalo-douanier atteignent les objectifs de mobilisation accrue des recettes intérieures.

De même, des actions ont été menées sur le plan de la fiscalité minière, de la fiscalité forestière ainsi que dans le secteur des télécommunications.

Dans le domaine de la trésorerie de l’Etat, l’aboutissement du projet d’interconnexion de la solde facilite la maîtrise des dépenses de fonctionnement dont la masse salariale.

Son exécution se traduit par la mise à jour de la table de la solde qui constitue le document de base de calcul de la solde, de l’interconnexion des services du traitement de la solde des fonctionnaires et agents de l’Etat.

Par ailleurs, le Gouvernement a finalisé, avec l’aide de nos partenaires, le plan stratégique de réforme de la gestion des finances publiques pour les cinq prochaines années.

La mise en œuvre de cette réforme du système de gestion des finances publiques permettra de créer un espace budgétaire et fiscal suffisant pour le financement propre des programmes et des projets de développement.

Les conclusions positives de la première revue de notre programme de référence avec le Fonds Monétaire International, confirment notre capacité à mettre en œuvre d’ambitieuses réformes économiques et financières, et un retour prochain à un programme avec financement.

Sur le plan de l’accroissement de la mobilisation des ressources internes, le Gouvernement a procédé à l’élargissement de l’assiette fiscale, la digitalisation de l’administration douanière et une meilleure maîtrise des dépenses fiscales.

Certaines actions ont permis de maintenir le cap de la mobilisation des ressources domestiques.

Il s’agit, entre autres, de la construction du Poste douanier de Mongoumba, l’informatisation de la Douane de Gamboula, l’électrification de la Douane de Beloko, la construction d’un port sec à Douala et Kribi au Cameroun ainsi qu’au PK 26, route de Boali, qui permettront un meilleur contrôle des flux commerciaux et par conséquent un accroissement de la mobilisation des recettes douanières.

Dans le cadre de la transparence budgétaire, je mentionne qu’en dépit du contexte économique difficile, la mobilisation des recettes cash a dépassé nos prévisions, s’établissant à 125 milliards 910 millions de F CFA contre 124,887 milliards de F CFA, soit une réalisation de 100,82% en 2021.

En dépit de l’absence d’aide budgétaire, nous avons poursuivi le paiement régulier des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat, des pensions et bourses d’études, des allocations et autres dépenses prioritaires ainsi que l’opération de gestion informatisée des pensions.

A ce titre, nous avons payé au nom du principe de la continuité de l’Etat, les arriérés de salaires de décembre 2001 pour un montant de 2 milliards 100 millions de FCFA.

Nous avons également poursuivi les efforts de maîtrise de l’endettement intérieur en apurant entre autres :

• les arriérages de pensions de 1985 au 30 novembre 2021, pour un montant de 3 milliards 872 millions de FCFA ;

• une partie des arriérés des fournisseurs ayant livré l’Administration en 2020 pour un montant de 7 milliards 881 millions de FCFA ;

• les subventions relatives à la filière coton pour un montant de 933 millions de FCFA ;

• les frais de vacation du Fondamental 2 pour un montant de 285 millions FCFA ;

• et enfin, les bourses d’études pour un montant d’un (1) milliard 712.032.500 FCFA.

Soucieux du redressement économique et de la modernisation de notre économie, le Gouvernement a conclu un programme de référence avec le FMI sur une période de 7 mois.

Ceci permettra de revenir à un programme soutenu par la Facilité Elargie de Crédit avec financements au cours du 2ème semestre de 2022.

Dans ce sens, la Table ronde des bailleurs du 15 novembre 2021 a permis d’enregistrer des engagements sur le financement de nos réformes administratives.

En somme, la reprise de l’activité économique se poursuit grâce à l’amélioration de la situation sécuritaire et nos efforts soutenus pour sécuriser le corridor commercial Douala-Bangui.

La croissance du PIB est estimée à ce jour à 3,5% en 2022 contre une prévision initiale de 4% du fait du conflit en Ukraine.

FIN