Les entreprises et établissements publics ont échangé ce 30 janvier 2024 avec le Premier ministre Félix Moloua sur les réformes engagées depuis 2020 et la nécessité du passage de la comptabilité privée vers la comptabilité publique. Une journée organisée par le Contrôle Général du Secteur Parapublic que dirige le ministre Contrôleur Roméo Gribingui.

Les Directeurs généraux des entreprises et établissements publics, les membres du conseil d’administration de ces entités, les contrôleurs financiers et gestionnaires de ces entreprises ont échangé lors de cette 1ère édition de la rencontre annuelle avec le Premier ministre Félix Moloua et plusieurs membres du gouvernement, en présence de certains partenaires techniques et financiers de la République centrafricaine.

Le ministre Contrôleur Général du secteur Parapublic, Roméo Gribingui souligne que « cette rencontre annuelle est une première que le Premier ministre qui est le superviseur en chef du secteur parapublic organise afin d’échanger avec les différents acteurs qui œuvrent au niveau du secteur parapublic sur les différentes réformes qui ont été engagées depuis que nous sommes à la tête du Contrôle Général du Secteur Parapublic ».

Il précise que ces réformes sont de deux ordres. D’abord, la réforme institutionnelle, relative au plan juridique, tel que cela a été présenté. « Le secteur parapublic est doté d’une loi 20.004 du 13 janvier 2020 qui définit le cadre juridique, financier applicable aux entreprises et établissements publics. Dans cette réforme, il est fait obligation aux entreprises et établissements publics d’harmoniser leurs statuts avec la nouvelle loi. Ce qui a été fait. C’est donc l’occasion de faire un point et dire quelles sont les entreprises qui ont déjà fait le nécessaire, lesquelles disposent aujourd’hui des statuts harmonisés, lesquelles disposent aujourd’hui des nouveaux Conseils d’Administration qui tiennent compte de la nouvelle donne », a-t-il fait mention.

En effet, selon le ministre Contrôleur, le deuxième volet de ces réformes est le passage des établissements publics vers une comptabilité de l’Etat.  « Avant, ces entités tenaient une comptabilité privée et à compter du 1er janvier 2024, ces entités vont migrer vers la comptabilité publique. C’est l’occasion pour nous de faire le point sur ces réformes et de recueillir les orientations du Premier ministre », a ajouté le ministre Contrôleur Romeo Gribingui.

Dans son allocution, le Premier ministre Félix Moloua est revenu sur la raison d’être de la création de ces entités. « Il s’agit d’abord de créer de l’emploi et de créer des richesses. Ces entités doivent contribuer efficacement au financement de l’économie nationale », rappelle le Chef de Gouvernement qui a longtemps insisté sur l’obligation des résultats de la part de ces entreprises et établissements parapublics.

Le Chef du gouvernement n’a pas aussi manqué de recommander une autre rencontre plus large, qui permettraient aux dirigeants des entreprises et établissements sociaux d’échanger plus profondément des maux qui minent le fonctionnement de ceux-ci afin de trouver des solutions consensuelle.

La présentation sur la performance de ces entités met en lumière la nécessité pour l’Etat d’encadrer la comptabilité de ces entreprises et établissements publics qui lui appartiennent, afin contribuer efficacement à renflouer la caisse de l’Etat qui a besoin aujourd’hui, au regard de la rareté des ressources extérieures d’optimiser ces ressources intérieures.

La migration de ces entreprises et établissements publics trouve son fondement dans l’article 84 de la Loi N°20.004 du 13 Janvier 2020, selon lequel : « Les établissements publics doivent observer les règles prescrites par la comptabilité publique ».

Cette comptabilité comporte des éléments distincts de la comptabilité privée, comme le plan comptable, la nomenclature budgétaire et certaines pratiques en ayant quelques points de similitudes. Mais jusqu’à présent, l’on observe encore une faible capacité opérationnelle dans ce sens.

Quel intérêt pour ces réformes ?

Déjà, les réformes entreprises depuis 2019 avec l’appui des partenaires techniques et financiers ont permis de sécuriser et centraliser les recettes publiques sur un compte unique du Trésor Public ; de prémunir le Trésor Public contre le risque d’insolvabilité et des charges financières ; d’injecter les ressources supplémentaires dans les secteurs sociaux, selon le principe de fongibilité de la caisse.

De 2019 à 2023, ces entreprises et établissements publics ont pu mobiliser 29.186.797. 519 FCFA. Les dépenses exécutées se chiffrent à 18.051. 290.144 FCFA, soit une marge de financement des secteurs sociaux s’élevant à 11.135.507.375 F FCFA.

Des chiffres encourageants témoignent de l’orthodoxie dans la gestion des recettes de ces entreprises de l’Etat, comme ont fait observer de nombreux participants à cette rencontre annuelle. Ils estiment aussi que le passage à la comptabilité publique permettra de booster encore plus les recettes de l’Etat au niveau de ces sociétés et de garantir les dépenses. Toutefois, certains critiquent la lenteur du décaissement des fonds au niveau du Trésor public.

Fridolin Ngoulou