La situation sécuritaire en Centrafrique demeure toujours préoccupante tant à l’intérieur du pays et particulièrement dans la capitale Bangui et ses environs Begoua et Bimbo.  Le taux de criminalité ne s’abaisse dans la localité de Bimbo. Les habitants vivent la peur au ventre à cause de multiples cas de braquages à main armée aussi bien coordonné professionnellement par les malfrats.

À en croire, la commune de Bimbo qui fait désormais partie de l’agglomération de Bangui est devenue le théâtre de violences sanglantes. Il n’en demeure pas moins que la prolifération des armes de petits calibres tue plus les populations. En intervalle de trois (3) mois de l’année en cours des braquages violents ont coûté la vie à une dizaine de personnes.

Nonobstant le programme de désarmement, démobilisation, réinsertion et rapatriement (DDRR), des vols réguliers et cambriolages en mains armées sont des faits quasiment quotidiens. Car, il y a beaucoup des armes en circulation. Certaines indiscrétions pointent du doigt accusateur des militaires mais aussi des bandits et des groupes armés. La persistance des braquages dans la localité de Bimbo inquiète le chef de groupe du groupement II à Bimbo dans le quartier Batalimo III, Éloi Narcisse Maboumogban : « Cette résurgence d’insécurité à Bimbo plonge les habitants dans la terreur. A n’importe quelle heure, les braqueurs font des opérations. Nous avons demandé l’installation d’une base militaire dans l’enceinte du bâtiment de l’ancien centre émetteur et des check-point dans certaines rues », a-t-il précisé.

Un accent doit nécessairement être mis sur le rôle des chefs de quartiers dans le réseautage de renseignements. Il s’agit aussi de renforcer leurs capacités afin d’organiser des focus groupe pour renaître la confiance dans les communautés.

Le gouvernement doit prendre des mesures de pallier aux problèmes de sécurité, renforcer les dispositions sécuritaires, intensifier des patrouilles nocturnes, fouiller de maisons, faire de contrôle inopiné des pièces d’identité et mettre de l’éclairage public, afin d’atténuer les actions de braquages qui ont eu lieu presque quotidiennement dans les quartiers Padré Pio, Gbanikola, Batalimo, Orchidée et autres.

Un habitant de cité Padré Pio, Faustin Kogrengbo s’est exprimé. « Je pense que la situation sécuritaire est alarmante. Il n’y a plus de quiétude, c’est comme si on vit dans un Far-West. L’État instaure un couvre-feu dans la zone, à 17h on braque les gens. Ces braqueurs qui sévissent à Bimbo doivent être sérieusement terrorisés, parce que ce n’est pas possible, on est exaspéré », a-t-il affirmé.

Selon les informations sécuritaires à la disposition de Oubangui Médias, six personnes sont mortes par balles, depuis le début de l’année dans le secteur de Bimbo.  Quatre sont blessés par balles, deux morts par armes blanches et trois blessés par armes blanches. Il y a eu l’arrestation de huit braqueurs transférés à la gendarmerie dont trois ont succombé suite à leurs blessures et six arrêtés à domicile. La semaine dernière, trois braqueurs ont été arrêtés par les forces de défense et de sécurité à Padré Pio.

La Minusca dans le cadre de réajustement de ses prérogatives, privilégiant désormais une approche préventive et centrée sur les populations civiles, doit accroître son soutien et sa coopération avec le gouvernement afin de renforcer les capacités des forces de défense et de sécurité pour atteindre le ratio de la protection civile de la population centrafricaine et particulièrement celle de Bimbo estimée à 150 000 mille habitants avec une seule brigade de gendarmerie et un commissariat de police en construction.

Malgré la présence significative de la Minusca, des forces alliées russes et rwandais engagées aux côtés des forces de sécurité intérieure et des forces armées centrafricaines pour la reconquête de toute l’étendue du territoire national et pour la pacification de la RCA en vue d’un retour à la paix, cette paix est encore  loin.

En attendant, les habitants de Bimbo ne savent plus à quel saint se vouer. Les victimes de ces violences sont principalement les conducteurs de moto taxi et les commerçants ainsi que quelques passagers.

Zarambaud Mamadou