La tension monte au sein de l’UNOPS-RCA, l’opérateur de mise en œuvre des projets des Nations-Unies. Le staff local dénonce une maltraitance et promet des actions si la direction tient à son projet de réduire le salaire des travailleurs locaux au profit d’expatriés.

Lors du dialogue républicain, les participants avaient adopté une recommandation qui consiste à réviser l’accord de siège qui lie la Minusca avec le gouvernement. Mais dans les commentaires, la question de l’UNOPS a été posée pour son traitement vis-à-vis du personnel local et dans l’ensemble, comment les Nations-Unies importent trop gratuitement pour tuer l’économie centrafricaine.

Dans le cas de figure, depuis quelques mois, un plan serait en cours pour rabattre les salaires des travailleurs locaux uniquement. Selon les informations de Oubangui Médias, les responsables de cette institution qui a le statut d’une représentation diplomatique depuis fin 2021 justifient leur dynamique par « l’harmonisation des postes ». Bien avant, le staff local est dans la catégorie des « associés et des assistants aux opérations ». Mais par cette nouvelle donne, la direction de l’UNOPS conduite par son directeur Mark Ohanian veut désormais changer ces statuts pour adopter le statut des «  assistants en appui à la gestion de projets ». Ce qui veut dire que les locaux vont passer du grade LICA 6 à LICA 5. Un plan qui ne passe pas, selon les agents locaux de l’UNOPS-RCA.

C’est ce qu’a dénoncé un représentant du personnel à Oubangui Médias. « Le Directeur Pays de UNOPS-RCA est dans une droite ligne de s’engager sur les mauvaises pratiques qui vont très négativement impacter sur la vie du personnel local et lui fera perdre la confiance auprès de certains partenaires de cette agence. D’où vient cette théorie de rétrograder tout le personnel local afin de diminuer leur salaire ? Sachant bien que le budget du projet n’a pas changé au niveau de la section DDRR de la MINUSCA et la MINUSCA qui lui a donné le quitus de l’exécution dudit projet reste donc étonnée face à cette situation en se posant mille et une question si le partenariat doit continuer », a-t-il critiqué.

Il est à noter que cette agence des nations unies dite UNOPS a la charge de mettre en exécution les projets du secteur. Alors pour le cas précis, selon toujours ce représentant du personnel qui a requis l’anonymat avant leur mouvement officiel, la MINUSCA avait choisi l’UNOPS comme partenaire d’exécution de ses projets notamment celui du DDRR. Et par conséquence, c’est la MINUSCA plus précisément la section DDRR qui avait financé ce projet depuis le début. « Et la section n’a jamais revu en baisse le budget du projet ni demandé une réduction de salaire du personnel local pris en compte dans ce projet. Et donc, il s’agit d’une initiative propre à l’UNOPS pour des raisons que personne ne maitrise. C’est une initiative malsaine qui vient du Directeur Pays Mark Ohanian et de Tatiana Wah pour torturer les centrafricains au profit des étrangers », a-t-il poursuivi sous l’effet de la colère.

Le plan de réduction des salaires des travailleurs locaux est sensé entré en vigueur ce mois d’aout 2022. Malgré plusieurs tentatives, la rédaction n’a pas encore rencontré les responsables cités dans cette affaire qui fait monter la tension au sein du staff local de l’UNOPS-RCA.

Les mécontents comptent saisir l’inspection générale de travail afin de solliciter l’examiner de ce dossier. Le personnel local souhaite que le partenaire de l’UNOPS-RCA qu’est la Minusca, section DDRR puisse se saisir du dossier pour ne pas ternir l’image du projet financé en faveur de la Centrafrique.

Ceci est un paradoxe pour le personnel local de l’UNOPS-RCA. Cette réduction envisagée de leur salaire intervient au moment où les autres agences des Nations-Unies viennent d’augmenter de 17 à 25% le salaire des nationaux.

Dans le but de rendre formelle la coopération entre la Centrafrique et l’UNOPS, les deux avaient signé le 18 novembre 2021 un accord de siège. Même si le gouvernement a donné son aval à UNOPS de travailler officiellement en Centrafrique, les autorités nationales doivent toujours un œil sur les activités que mènent ce partenaire pour le bienêtre de la population. 

Jean Ngbandi