MSF a organisé ce mardi 14 décembre 2021 un café-presse à son siège au quartier Bruxelles dans le 2eme arrondissement de Bangui. L’objectif est de présenter les principes et les défis à relever dans la lutte contre le VIH/Sida en Centrafrique. 

MSF a pour mission d’aider un pays  en situation des crises, de prendre soin des populations vulnérables et de personnes vivant en VIH/Sida, la tuberculose et bien d’autres maladies épidémiques comme le paludisme. Mais il intervient aussi dans le cadre des urgences sanitaires et dans un contexte de conflit armé.

En effet, MSF en Centrafrique souscrit à la vision de mettre fin à la propagation de l’épidémie du VIH/Sida d’ici 2030.  Cette ONG médicale a mis en place un plan stratégique national 2021-2025 dans l’objectif de réduire le taux des nouvelles infections et de la mortalité à 50%, le taux de transmission de la mère à l’enfant à moins de 5% ; améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH/Sida dans le respect des droits et de la dignité humaine. Signalons que le Centrafrique reste le pays le plus touché par cette épidémie avec une prévalence qui est passée de 4,9% en 2010 à 3,6% en 2020 repartie entre les personnes âgées de 15-49 ans. Le VIH/Sida est la 2eme cause de mortalité en Centrafrique, le nombre des décès en 2020 est à 4,800/an et le nombre des personnes vivant avec le VIH est de 110 000 dont 99 000 adultes et 11 000 enfants. Cependant, à l’avènement de la pandémique de Covid-19 qui secoue le monde entier, les autorités sanitaires ont mis en place une batterie de sensibilisation contre cette pandémie, en oubliant les enjeux de la lutte contre le VIH/Sida qui est la 2eme cause de la perte en vies humaines en Centrafrique.

Les défis à relever

Les principaux défis à relever pour ce fléau sont l’accès à l’information, la faible sensibilisation sur le VIH/Sida, la stigmatisation des personnes contaminées, l’arrêt du dépistage volontaire, difficile accès au traitement dans certaines structures et la faible connaissance du personnel soignant sur le VIH/Sida.  Beaucoup de personnes doivent payer avant d’avoir accès à un test et à des analyses avant d’être autorisées à suivre un traitement. Pour Dr Zakari Moluh référent médical projet VIH-MSF en Centrafrique, la situation du VIH/Sida reste un problème de santé  majeure et constitue la seconde cause de mortalité dans le pays. « La prévalence est estimée à 3,6% cette année 2021 cette prévalence touche principalement les populations adultes », a-t-il indiqué. MSF totalise 25 ans d’activités en Centrafrique, ils ont réalisé plusieurs projets en support avec le ministère de la santé. MSF appuie les structures sanitaires à l’intérieur du pays. Les missions de MSF en Centrafrique prennent également en charge la santé primaire et assument les centres de formation dans le pays. Les difficultés rencontrées sont les problèmes d’accès dans les zones en conflit, les vols armés des personnels d’appui et les tracasseries routières qui freinent ses activités.

Wilfried Bouba