Aujourd’hui, la violence à l’égard des femmes et des filles constitue l’une des violations des droits humains les plus répandues, les plus persistantes et les plus dévastatrices dans le monde et plus particulièrement en République Centrafricaine (RCA) à cause des multiples crises militaro-politique que le pays a traversé. Elle demeure également l’une des moins signalées en raison de l’impunité, du silence, de la stigmatisation et du sentiment de honte qui l’entourent.

« TOUS UNIS ! L’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles », c’est au tour de ce thème que le monde entier lance ce jour 25 novembre la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et filles.

Selon des rapports des organisations qui militent pour la protection des femmes et filles, 4/10 sont victimes tous les jours des différentes formes de violences. En RCA, d’après une source au sein de L’Unité Mixte d’Intervention Rapide et de Répression des violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants (UMIRR), la plus part des plaintes déposées dans cette unité, portent sur les violences sexuelles, une situation qui se justifie par l’impunité à l’égard des auteurs de ces violences. Malgré des efforts qui sont faits par les autorités centrafricaines pour limiter celle-ci, les femmes et les filles continuent d’être victimes des différentes formes de violences.

La Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, définit la violence à l’égard des femmes comme « tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ».

La violence à l’égard des femmes s’entend comme englobant, sans y être limitée, les formes de violences physiques, sexuelles et psychologiques (1993), adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU suite à la conférence des droits humains à Vienne contiennent elle aussi des précisions relatives à la violence contre les femmes. Elle n’a pas de force contraignante sur le plan juridique, mais n’en a pas moins une forte valeur symbolique. Cette déclaration reconnaît que la violence à l’égard des femmes « traduit des rapports de force historiquement inégaux entre hommes et femmes, lesquels ont abouti à la domination et à la discrimination exercées par les premiers et freiné la promotion des secondes et qu’elle compte parmi les principaux mécanismes sociaux auxquels est due la subordination des femmes aux hommes ».

La plate-forme d’action de la Conférence mondiale sur les femmes à Pékin en 1995, nomme des objectifs spécifiques dans un nombre de domaines, dont la violence à l’égard des femmes, la pauvreté, l’éducation, les droits des filles, etc. Ce document n’a pas de force contraignante au niveau du droit international, mais joue pourtant un rôle important en tant que système de référence, entre autres parce qu’il représente un engagement politique et moral pour les États signataires.

Sur le plan national, en dépit de la ratification de plusieurs conventions internationales, aussi la RCA dispose une unité mixte, composée de gendarmes, policiers, et civils qui s’engage à lutter contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Elle a pu transférer plusieurs auteurs de ces violences aux tribunaux qui sont parfois jugés mais selon certaines victimes que nous avons croisées dans cette unité, elles déplorent la lenteur dans le traitement des dossiers. Elles pointent un doigt accusateur certains agents de l’UMIRR qui cèdent parfois à la corruption. Une accusation rejetée par un responsable de l’UMIRR qui n’a pas souhaité faire plus de commentaires.

Toutefois, la session actuelle de la Cour Criminelle a enrôlé plusieurs dossiers des cas des Violences Basées sur le Genre dont la violence sexuelle. Plusieurs condamnations ont été déjà enregistrées.

Christian Steve SINGA.