À la suite des activités des 16 jours d’activisme, le consortium des organisations de la société civile a organisé en partenariat avec la Division des Droits de l’Homme de la MINUSCA, un moment d’échange avec les professionnels des médias le vendredi 09 décembre 2022 au complexe sportif Barthelemy Boganda à Bangui. Ceci dans le but de clôturer les activités qui ont été menées pendant ces 16 jours d’activismes.

Toutes les huit organisations de la société civile féminines ont pris part à ce moment d’échange. Pour donner suite à des différentes présentations, l’occasion a permis aux professionnels des médias de s’exprimer à travers des questions/réponses qui ont suscité des échanges fructueux. Cependant, force est de constater que la situation des Droits de l’Homme en Générale et celle des Droits des Femmes et des filles en particulier laisse à désirer. Le constat est amer car la plupart des Centrafricains méconnaissent leurs droits et tout naviguent dans l’ignorance.

Les femmes subissent au quotidien des violences conjugales extrêmement graves et ne sont pas considérées comme des partenaires mais elles sont traitées plutôt comme des esclaves car elles doivent obtempérer à l’ordre de leur maitre sans rechigner et elles n’osent pas dénoncer.

Chantal Solange Touabena présidente du consortium des organisations de la société civile montre les intérêts de ces activités : « Cette édition 2022 des 16 jours d’activisme pour la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles nous a permis de comprendre et de découvrir que notre pays baigne dans toutes les catégories des violences dont les formes les plus graves sont les viols qui prennent de l’ampleur et dont certains porteurs de tenues se livrent à cœur joie ainsi que les conducteurs des moto taxi qui choisissent leur proie parmi leurs clients au quotidien. L’exploitation sexuelle, l’inceste et le proxénétisme battent le plein, les images de nos filles piégées par l’appât de gain circulent sur les réseaux sociaux et qui poussent nos filles à fuir leur établissement scolaire alors que d’autres tentent de se suicider ».

Une marche pour la remise de mémorandum au ministère de la justice est prévue pour cette semaine. Le contenu de ce mémorandum est pour demander à la justice de mettre un terme aux VBG et de punir les auteurs de crime crapuleux mais aussi pour demander au Gouvernement de se saisir des dossiers des cas de violations des droits de la femme.

« L’heure est grave, tous ensemble, nous devrons prendre notre bâton de pèlerin pour faire de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles notre cheval de bataille. Car notre pays risque de sombrer dans l’abime et nous ne voulons pas en arriver à ce stade. C’est pourquoi réclamons haut et fort l’Impunité Zéro pour que les auteurs des crimes crapuleux qui circulent librement sans être inquiétés soient arrêtés », a ajouté Chantal Solange Touabena.

Ce consortium est composé de Huit (8) organisations de la société civile, et ont bénéficié d’un appui financier de leur partenaire, la Division des Droit de l’Homme de la MINUSCA pour un montant de dix-huit millions neuf cent trente-quatre mille (18.934.000) FCFA pour cette campagne de sensibilisation des 16 jours d’activisme.

Un total de sept cent- vingt (720) bénéficiaires direct, représentants des 09 arrondissements Bangui en raison de 80 personnes dans le 1er, 3eme, 4eme, 5eme, 6eme, 8eme et 9eme arrondissement ainsi que Bimbo et 40 bénéficiaires aux 2eme et 7eme, arrondissement. Aussi des comités de veille ont été mis en place dans tous les arrondissements par le consortium et ils ont pour rôle de faire le monitoring et de documenter les violences, de mener des actions de prévention et de protéger les victimes en cas de danger. Ces comités travaillent de mèche avec les chefs de quartiers et les Forces de Sécurités Intérieures.

Le consortium des organisations de la société civile s’engage à pérenniser cette lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles et exhorte les partenaires au développement à continuer à les appuyer pour la sensibilisation tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays.

La violence basée sur le genre est devenue ces derniers temps comme une arme de guerre. Le pays a enregistré des cas de VBG dont des groupes armés sont les présumés auteurs, les forces étatiques mais aussi des particuliers dans les familles.

Les sensibilisations n’ont pas besoin d’attendre les grandes journées mais elles doivent être pérennes pour réduire et limiter ces pratiques sur les femmes et les filles, considérées comme les principales cibles.

Dorcas Bangui Yabanga