Le 20 octobre 2022, six magistrats nouvellement intégrés et affectés dans les juridictions de Bangui et province ont prêté serment à Bangui. Ils ont juré de « bien remplir leurs fonctions », de les exercer en toute impartialité dans le respect de la constitution. La cérémonie s’est déroulée à la Cour de cassation, devant du 1er président de la Cour d’appel de Bangui, Thierry Pessiri et en présence du ministre d’Etat à la justice, Arnaud Djoubaye Abazene.

Comme le veut la tradition, avant d’entrer dans l’exercice de leur fonction, les magistrats promus au poste de responsabilité dans les juridictions doivent prêter serment. Cette procédure est une exigence de la loi 96.015 du 27 mars 1995 portant statut de la magistrature de l’ordre judiciaire. L’article 5 de ladite loi précise que tout magistrat lors de sa nomination à son premier poste et avant d’entrer en fonction prête le serment dans les termes suivants « je jure et promets de bien et fidèlement remplir mes fonctions, de les exercer en toute impartialité, de garder scrupuleusement le secret de délibération et de conduire en toute comme un digne magistrat. »

Chose désormais faite ! Romaric Brice Innocent Koue-Mbam, Mexan Michaël Kpare Fleury Modeste Touaboy, Basile Donald Doumely Nakoue, André Timothée N’gocko-Gretrodet et Anicet Parfait Kaoue Bethel ont juré de rendre justice selon la règle de l’art et d’exercer cette fonction en toute loyauté. Le tout dans le strict respect du code de procédures pénales et de la constitution de la République Centrafricaine.

« Le pouvoir judiciaire est institué par Dieu. El lisant le livre des Romains chapitre 13 versets 4 qui instaure les magistrats et qui donne le pouvoir de juger les gens. Le jugement que les magistrats prononcent ce n’est pas en leur nom mais au nom de Dieu. Il n’y a pas de petits magistrats. Notre trait commun c’est la loi. Nous devons être en conformité avec la loi. Il y a beaucoup de défis à relever dans ce pays en matière de la justice. Nous allons nous battre pour rendre une justice équitable aux justiciables. La loi c’est la loi, nous allons l’appliquer seulement », a déclaré André Timothée N’gocko-Gretrodet,  procureur de la République près le tribunal de Bossembele, à la fin de la cérémonie.

Si la fonction du magistrat est de juger les actes et rendre une justice équitable, les magistrats ne sont pas épargnés de la corruption. Le procureur général près la Cour d’appel de Bangui, Jacques Ouakara attire l’attention des récipiendaires à éviter ce comportement afin de rendre justice en toute indépendance. « La fonction de magistrat est une fonction très délicate qui requière entre autres : compétence, indépendance, impartialité, intégrité, loyauté, sérieux, réserve et la discrétion. Soyez toujours attachés à votre serment et à la loi. L’obligation de se soumettre à la loi est l’un des devoirs du magistrat dans l’exercice de ses fonctions. L’obligation de réserve interdit au magistrat toute critique de nature à compromettre la confiance et le respect que sa fonction doit inspirer aux justiciables. Vous devez savoir que le magistrat a le devoir de délicatesse. Il est important de retenir que les magistrats exercent leur fonction juridictionnelle en toute indépendance à l’abri des exigences extérieures. Cette indépendance doit vous conduire à appliquer le droit au vu des éléments des dossiers particuliers sans céder à la crainte de déplaire ou aux défis de plaire au pouvoir. Vous devez être indépendants », insiste-t-il.

Ces magistrats ont été intégrés dans la magistrature de l’ordre judiciaire par décret n°22.394 du 30 septembre 2022. Cette prestation de serment constitue une étape qui vient clôturer des années universitaires à l’issue desquelles ceux-ci ont fait le choix exigeant de la profession de magistrat. Ils sont affectés dans  les juridictions de Bangui, Bimbo, Boda et Bossembele.

Pétrus Namkoina.