Suite à des multiples crises militaro-politiques qui ont secoué la République Centrafricaine ces trois dernières décennies et qui ont entraîné des conséquences graves sur les populations civiles et sur son développement, l’ONU Femme en partenariat avec le gouvernement a lancé le Projet relatif à la « Promotion de l’agenda femmes, paix et sécurité auprès des acteurs militaires ». Ceci est dans le but de favoriser l’appropriation auprès des acteurs clés du projet en vue d’en améliorer la mise en œuvre et l’atteinte des objectifs stratégiques à l’intention de toutes les Forces de Sécurités Intérieur (FSI) féminine. Le lancement a eu lieu le vendredi 21 octobre 2022 à Bangui.

Le gouvernement et les partenaires nationaux et internationaux se sont engagés dans la poursuite des objectifs du développement durable (ODD) par le développement de plusieurs documents cadres notamment le Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix, la Politique Nationale de Sécurité, la Stratégie Nationale de Sécurité ainsi que la mise en œuvre de stratégies sectorielles et plans d’action afin de faire face à ces défis, parmi lesquels figurent ceux liés à la lutte contre toutes formes de discrimination, notamment à l’égard des femmes et des filles victimes des crises successives, et la promotion du genre.

L’objectif global du Projet est d’appuyer les acteurs militaires dans des pays africains où les missions de maintien de la paix des Nations Unies sont actives, pour qu’ils contribuent efficacement à mobiliser le potentiel de transformation du programme Femmes, paix et sécurité. Il s’agit de renforcer l’inclusion et l’intégration des femmes dans le secteur de la défense et de la sécurité, et de veiller à ce que les forces armées soient mieux préparées, sur la base d’une analyse sexospécifique, à intégrer des aspects liés au genre dans la planification et la conduite des opérations et des activités dans les situations de conflit et post conflit.

Joachim Silla, Directeur de Cabinet au Ministère du Défense Nationale et des reconstructions des Armées s’explique: « Vous savez que le milieu militaire c’est un milieu qui est dominé par les hommes pour un certain nombre de spécificité. Donc, les femmes qui accèdent à ce milieu sont souvent confrontées à des défis liées au genre, mais plusieurs défis également au point de vue structurels. Ces projets sont les bienvenus parce qu’entre 2017-2018, le gouvernement avais pris les dispositions pour élaborer un certain nombre d’instrument juridique notamment le projet de la loi sur la parité ».

Sur le plan national, la République Centrafricaine s’est notamment dotée d’une Constitution sensible au genre (du 30 mars 2016), d’une loi sur la parité (en novembre 2016), ainsi que d’autres textes règlementaires et initiatives coordonnées par le Ministère en charge de la Promotion du Genre et la Protection de la Femme, de la Famille et de l’Enfant. Par ailleurs, un comité sectoriel en charge du Genre, la lutte contre les violences basées sur le genre et les femmes, la paix et la sécurité, renforce la capacité de coordination du Ministère en charge du Genre, les Ministères sectoriels et les partenaires techniques et financiers sur les interventions liées à ces thématiques au niveau national.

En effet, sur la question particulière du genre, la République centrafricaine a réalisé des progrès significatifs par l’adoption d’un cadre légal sensible au genre, aligné aux cadres internationaux et régionaux en lien avec la promotion de l’égalité de genre, y compris dans les domaines de la consolidation de la paix et la sécurité. Ce sont, entre autres : la Chartre africaine des droits de l’homme et des peuples, la Déclaration et le Programme d’Action de Beijing, mais également la Résolution 1325 qui est la première à mettre en exergue l’effet particulier des conflits sur les femmes leur rôle dans les dynamiques de résolution des conflits et de consolidation de la paix.

Il convient de rappeler que le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU), par la Résolution(S/RES/1325) sur les femmes, la paix et la sécurité, adoptée le 31 octobre 2000, réaffirme le rôle important des femmes dans la prévention et la résolution des conflits, les négociations de paix, la consolidation et le maintien de la paix, la réponse humanitaire et dans la reconstruction des Etats post-conflit.

Dorcas Bangui Yabanga