Le personnel de l’Institut Centrafricain des Etudes Economiques et Sociales (ICASEES) s’est fait accompagner par les professionnels des médias le jeudi 04 mars sur le marché central de Bangui dans leurs exercices quotidien de collecte des prix des denrées alimentaires. Cette descente n’est qu’un échantillon des activités qui se font au quotidien  à travers les villes du pays visant à rendre publique les tendances des prix sur les marchés.

C’est une activité qui s’effectue au quotidien et cela est rendu possible grâce à un financement de la Banque Mondiale. Elle s’inscrit dans un contexte où la réouverture du corridor économique du pays Bangui-Garoua-Mboulay après le blocus de la CPC a fait baisser un peu les prix sur les marchés, même si ces prix restent toujours élevés pour les ménages dont le pouvoir d’achat reste faible à cause de non augmentation des salaires depuis plusieurs décennies.

Stratégie de l’ICASEES : acheter pour mesurer les prix

Les membres de l’équipe en charge des indices prix à la consommation (IPC) procède quotidiennement aux achats de quelques produits pouvant leurs permettre  de faire des analyses et ce, depuis plusieurs années. La fréquence de passage sur le marché central de Bangui est bimensuelle.

Au marché central, l’équipe de l’ICASEES s’est passée comme un client pour l’achat de quelques produits de première nécessité. Le panier de la ménagère reste fortement affecté par l’augmentation des prix sur les marchés.

Selon le Chef de service des statistiques à l’ICASEES Parfait Maixent Nadibert, « les agents de collectes se mettent à la place d’un ménage pour acheter. Bien avant, ils discutent les prix comme tout le monde. Au retour, ces produits sont analysés pour sortir les tendances hebdomadaires. Nous rapportons les prix au kilogramme », a-t-il expliqué.

Il ressort de cette collecte que la viande de bœuf, très prisée par des centrafricains n’échappe pas à cette montée des prix. « On achetait un bœuf entre 350 à 500.000 FCFA. Mais maintenant, c’est entre 800.000 à 1 million de FCFA. Du coup, le kilogramme passe de 3000 FCFA à 5000 FCFA. Puisque le pouvoir d’achat est faible, nous acceptons parfois le kilogramme à 4000 FCFA », a expliqué une vendeuse au marché centrale de Bangui.

Le prix des légumes ont également été affecté par cette augmentation des prix. « Les carottes viennent des périphéries de Bangui mais surtout de Bouar. C’est après l’ouverture du corridor que nous recevons les produits de Bouar. Mais les prix n’ont pas encore chuté », a témoigné une autre vendeuse.

Des produits alimentaires aux produits non alimentaires, le constat semble être le même : Une légère baisse des prix est observée alors qu’elle reste au-dessus du prix initial, avant les dernières violences dans le pays.

De Bangui en passant les villes comme Bangassou, Alindao voire Berberati, la tendance des prix restent à la hausse sur les marchés.

Fridolin Ngoulou