La multinationale nationale française aurait décidé de se retirer du marché centrafricain, jugé moins lucratif dans le rendement de son réseau mondial. Ceci induirait par conséquent une cession de ses actifs au sein de la Société Centrafricaine de Stockage des Produits Pétroliers (SOCASP), où elle détient 25% des parts. Le marketeur camerounais en détient 15%, et pourrait se positionner pour le rachat des actifs de TotalEnergies, qui renforcerait son influence dans l’actionnariat et dans la conquête du marché.

Un article publié lundi dernier par le site d’informations de Radio France internationale (Rfi), renseigne que la multinationale française TotalEnergies est sur le point de se désengager du marché centrafricain des hydrocarbures, même si la structure n’a pas encore confirmé cette nouvelle. D’ailleurs, plus de la moitié des stations Total de Centrafrique sont aujourd’hui à l’arrêt, phagocytées par une pénurie de carburant. « Seules celles de Bangui fonctionnent, et encore, à tour de rôle, selon les stocks disponibles, ce qui génère d’interminables queues d’automobilistes, transporteurs et moto-taxis mécontents », précise Rfi. En effet, TotalEnergies est à la peine sur un marché centrafricain où la rentabilité est jugée moins lucrative dans l’ensemble de son réseau, en raison de nombreux facteurs conjoncturels pour lesquels l’Etat se coltine également une part de responsabilités.

La pénurie qui frappe les stations-service du marqueteur français en Centrafrique semble délibérée car l’on apprend que Total a réduit ses approvisionnements en hydrocarbures, déplorant des pertes de revenus sur plusieurs mois. Le prix réglementé du litre d’essence est de 865 francs à la pompe, mais il coûte 30 à 40% plus cher au fournisseur. La différence est subventionnée par l’Etat, mais il se trouve que celui-ci ne lui a pas réglé sa dette sur un certain temps, et celle-ci se chiffre en millions d’euros.

Une opportunité pour Tradex S.A. ?

Si l’option de la revente de ses actifs se confirme, il reste au groupe français à trouver un repreneur. Une opportunité d’affaires pour les autres marqueteurs du pays à l’instar du Camerounais Tradex S.A., qui a lancé en juillet 2019 sa sixième station-service en RCA, avec l’ambition de compter neuf stations dans son portefeuille centrafricain.

En effet, Total et Tradex S.A. font partie du tour de table de la Société Centrafricaine de Stockage des Produits Pétroliers (SOCASP), respectivement avec 25% et 15% des actions. L’Etat centrafricain en est l’actionnaire majoritaire avec 51%, tandis que 9% sont détenus par des investisseurs privés. Un départ de la multinationale française induirait par donc une cession de ses actions au sein de la SOCASP. Ce qui pourrait constituer une réelle opportunité d’affaire pour Tradex S.A. qui, en les rachetant, va renforcer son influence au sein de cette entreprise, mais également poursuivre sa quête de leadership sur le marché des hydrocarbures centrafricain.

Il importe de rappeler que le retrait envisagé de TotalEnergies devrait réduire à quatre le nombre de marketeurs désormais compétitifs sur le marché centrafricain, dont trois originaires du Cameroun. Outre Tradex S.A., il y a également Bocom et Green Oil, tandis que le quatrième, SAPRD Oil, est d’originaire congolaise.

Ecomatin.net