Le 27 avril 2023, le Conseil d’Administration du Fonds Monétaire International (FMI) a approuvé en faveur de la République Centrafricaine (RCA), un programme d’une durée de 38 mois, assorti d’un financement d’environ 189 millions 500 mille Dollars américains, soit 113 milliards 120 millions de FCFA. Le Président Touadera se félicite des actions engagées pour parvenir à ce résultat et présente les grands axes d’absorption de ce fonds.

L’approbation de ce programme financé par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) du FMI, qui intervient dans un contexte économique marqué par plusieurs chocs internationaux, y compris la grande pénurie de financement, récompense la politique budgétaire que le gouvernement mène avec prudence, tout en veillant à préserver rigoureusement les dépenses sociales prioritaires.

Cette approbation récompense aussi les efforts entrepris en vue de mobiliser davantage de ressources domestiques.

« Je tiens donc à exprimer ma gratitude aux Dirigeants du FMI pour avoir su rétribuer le travail difficile mais indispensable que nous réalisons actuellement pour le bien à court, moyen et long termes des populations centrafricaines, et en particulier les couches les plus vulnérables », s’est exprimé vendredi 28 avril 2023 à Bangui, le Président Faustin Archange Touadera dans une courte déclaration à la Nation.

En effet, ce Programme financé par le FMI aura particulièrement des synergies et des complémentarités avec les appuis financiers de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement (BAD), attendus pour 2023. Il s’agit précisément du projet de la Banque Mondiale couvrant le financement des dépenses récurrentes de sept (7) Départements ministériels à caractère social et d’un appui budgétaire financé par la BAD. « Je tiens ainsi à remercier les Responsables de ces deux institutions multilatérales de développement pour leurs actions pertinentes en soutien à nos politiques publiques », souligne le Président Touadera.

Les axes de gestion de ce fonds

Selon le Chef de l’Etat Centrafricain Faustin Archange Touadera, le Programme financé par le FMI contribuera spécifiquement à la mise en œuvre de l’agenda de réformes visant à renforcer le cadre macroéconomique ainsi que la résilience des finances publiques; ce qui constitue des prérequis pour la création d’une croissance économique soutenue, durable, inclusive et réductrice de la pauvreté. La mise en œuvre de cet agenda de réformes permettra aussi d’améliorer la capacité à fournir des services publics de qualité aux Centrafricaines et aux Centrafricains en général, et en particulier aux couches les plus vulnérables de la population.

Sans détailler les mesures prévues, ce qui sera très prochainement effectué par le Gouvernement, le Président Faustin Archange Touadera a rappelé que cet agenda de réformes est axé sur : « l’amélioration et la sécurisation des recettes intérieures grâce notamment à l’utilisation de la déclaration électronique des impôts et une meilleure centralisation des recettes de service ; la réforme du secteur des hydrocarbures afin d’endiguer la croissance du marché informel et éviter les pénuries de carburant ; l’amélioration de la transparence budgétaire en mettant l’accent sur l’accélération de la digitalisation et la modernisation des systèmes informatiques de gestion des finances publiques ; le renforcement de la lutte contre la corruption et de la transparence dans la gestion des marchés publics, avec comme pierre angulaire une nouvelle loi anti-corruption alignée sur les meilleurs pratiques existantes ; la préservation des dépenses sociales ; et, l’amélioration du climat des affaires à travers, entre autres, la mise en vigueur d’un Code minier répondant aux meilleurs standards internationaux ».

Quelle garantie pour la bonne gouvernance?

La RCA a été durant au moins 6 ans consécutifs le meilleur élève lors des revues du FMI. Cette même rigueur en terme de gestion sera-t-elle appliquée?

Mais avant de voir la gestion de ce fonds qui est approuvé avec beaucoup de tracasserie, le Président Touadera n’a pas manqué d’instruire le Gouvernement « d’assurer, dès à présent et sans ménagement, la mise en œuvre effective et totale de cet agenda de réformes appuyé par le programme financé par le FMI. »

 Par ailleurs, afin de garantir une mise en œuvre réussie de cet agenda de réformes, il a invité le Gouvernement « à dialoguer, dans un esprit d’ouverture totale, avec les Partenaires Sociaux ».

L’aide budgétaire du FMI envers la RCA a été suspendue à l’aube des élections fortement perturbées par les groupes armés réunis dans la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) pilotée par l’ancien président de la République, le général d’armée François Bozizé.

Cette reprise tant attendue est une victoire politique et diplomatique pour le gouvernement qui manquait sérieusement des ressources afin de mettre en œuvre ses réformes et garantir la paix sociale.

Cette reprise de coopération est saluée par un grand nombre des Centrafricains. Cependant, certains restent sceptiques quant a la bonne gestion de ces fonds au profit du peuple centrafricain et non servir des intérêts politiques d’un clan.

Fridolin Ngoulou