Situé dans la préfecture de l’Ombella M’poko à 22 km à la sortie sud de Bangui, les villages Sabongo 1 et 3 font face depuis quelques mois à des conséquences dévastatrices des feux de brousse qui détruisent des hectares de champs des paysans de cette localité. Beaucoup de plaintes ont été enregistrées mais la situation perdure. Oubangui Médias de passage s’est penché sur cette histoire.

La saison sèche en Centrafrique est considérée comme une période propice pour la chasse car les herbes sont morts, et certains en profitent pour mettre le feu afin de prendre dans leur piège des petites bestioles et d’autres afin de ramasser des champions et de cueillir des nouvelles feuilles de manioc qui poussent à volonté.  Mais cette situation à des conséquences néfastes sur la plantation des cultivateurs de Sabongo qui voient leurs champs partir en fumée depuis quelques mois. 

Solange Bekouane Bandji, une cultivatrice qui habite Sabongo 1 est victime de cette situation : « Nous sommes dans une zone forestière et cela favorise l’agriculture. Mais depuis l’année dernière, la situation a changé. Pendant la saison sèche, certains chasseurs ou des enfants mettent le feu à la brousse pour attraper des gibiers ou des autres animaux mais malheureusement c’est nous qui payons les pots cassés par nos champs qui sont brûlés, alors que c’est grâce à nos travaux champêtres que nous subvenons aux besoins de nos familles. Ceux qui produisent les vins de palme ne sont pas aussi épargné par ce feu », témoigne cette dernière.

Même son de cloche pour Albertine, une victime de cette situation : « Nos plantations de banane et des tubercules sont tous brûlées à cause de ce feu que les inconnus allument. J’étais dans mon champ hier dans la matinée et dans l’après-midi on est venu me faire savoir que mon champ de plusieurs hectares est touché par un feu de brousse. Quand je suis arrivée sur les lieux, j’avais seulement les larmes aux yeux. Tout mon travail qui m’a pris des mois et des années est parti en fumée en quelques heures. Nous nous sommes plaints au niveau du chef du village mais pas de changement.  D’autres champs continuent de prendre du feu. Il faut que le gouvernement nous vient en aide sinon un jour des maisons qui sont en paille vont  commencer à brûler », lamente-t-elle.

Selon les témoignages que nous avons recueillis,  des éleveurs mettent aussi le feu à la brousse afin que de nouvelles herbes puissent pousser pour leurs troupes. Ces éleveurs étaient basés à Kapou, village situé sur l’axe de Mbaïki, et se sont déplacés avec leurs bétails pour un pâturage meilleur. Ils ont pris la direction des villages Sabongo 1 et 3 et se  sont installés au rondpoint situé à l’entrée du village Maka.

Milca Bissidi