Les Ambassades des Etats-Unis en République Centrafricaine et au Bénin ont facilité une rencontre en visioconférence entre les journalistes de Cotonou et ceux de Bangui pour échanger les expériences pendant la couverture des élections dans un environnement pré ou post conflictuel.

A l’occasion de cet échange enrichissant avec nos confrères béninois, Amy Holman, sous-secrétaire adjointe aux Affaires d’Afrique centrale, intérimaire de l’ambassadeur a tenu rendre hommage aux journalistes.  « Le noble travail du journalisme n’est facile nulle part, mais il est particulièrement difficile là ou vous servez. On note plusieurs défis auxquels sont confrontés les journalistes. Il est rarement facile pour les journalistes de trouver une formation de qualité et un salaire compétitif », a-t-elle fait observer.

L’on doit croire à une émergence dans le travail de journalisme. C’est ainsi qu’ils doivent s’efforcer à se décloisonner afin de partager des expériences acquises durant des événements que leurs pays connaissent. Remy Djamouss, coordonnateur du Réseau des Médias Communautaires de Centrafrique salue cette initiative : « Déjà, ce partage d’expérience entre les confrères était d’échanger sans tabou sur la question de violences en pré ou post électoral et aussi des questions de corruption dans le milieu journalistique à travers les hommes politiques etc. Une initiative très importante pour nous».

Au sujet de la corruption et des menaces de certains politiciens pendant la période électorale, évidemment c’est une question délicate et épineuse qui revient régulièrement lors des élections nulle. Les réactions des participants à cette rencontre étaient sans tabou.

La consœur béninoise Ganiath Bello nous livre ses impressions sur la question de la corruption. « C’est un moment juteux pour les journalistes qui sont aguichés par les chargés de communication des partis politiques. Mais, le journaliste doit rester dans la déontologie et l’éthique professionnelle du journalisme. Il doit équilibrer au maximum ses informations.»

En outre, il est à noter qu’il y a une divergence dans le fonctionnement de nos organes de régulations des médias, ou on constate la restriction de la liberté d’expression au Bénin. En amont de la période électorale, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication délivre une autorisation aux médias, leur permettant officiellement de couvrir les élections. Seuls les médias autorisés pourront avoir accès aux informations.

Par contre en Centrafrique, le Haut Conseil en Communication organise le passage des candidats sur les ondes de la radio et de la télévision nationale, fait le monitoring des médias pendant le processus électoral et rappelle à l’ordre ceux qui ne respectent pas la déontologie. Cependant, l’accréditation pour la couverture des élections est délivrée par l’Autorité Nationale des Elections (ANE).

D’ici septembre prochain, les centrafricains iront aux urnes pour des élections locales et municipales après 30 ans et en 2023, les béninois vont participer à leurs prochaines élections législatives.

Cet échange virtuel, fructueux a été bénéfique pour les deux grandes familles journalistiques.

Assimby Komodou