Pendant le premier semestre, plusieurs affrontements armés ont eu lieu dans de nombreuses localités de la République centrafricaine (RCA). Trois zones en particulier ont été considérablement impactées : le nord-est, le sud-est et le nord-ouest.

Dans le sud-est, depuis début mars, un nouveau groupe armé a vu le jour dans le Haut-Mbomou. Des affrontements entre différents groupes armés ont été enregistrés à Bambouti et à Mboki, où, déjà à partir d’avril, la situation sécuritaire très tendue a poussé des partenaires humanitaires à quitter la ville. La tension entre les groupes armés s’ajoute au risque de braquages de plus en plus fréquents sur les axes. Les mouvements humanitaires sur les axes se sont, par conséquent, considérablement limités et les activités concentrées dorénavant, en grande partie dans les villes de Zémio et d’Obo. A Djema, Mboki et Bambouti, en revanche, la réponse humanitaire a été suspendue en grande partie. 

Le nord-est du pays a connu une augmentation du nombre d’attaques de groupes armés contre les forces de sécurité nationale. En février, des éléments d’un groupe armé ont pris le contrôle de la ville de Sikikédé (Préfecture de la Vakaga). Depuis lors, à la suite des affrontements armés qui ont suivi, l’accès humanitaire dans la zone est perturbé. En juin, de la périphérie de Birao jusqu’à Ouanda-Djallé et tout autour de Sikékédé et de Gordil, la situation sécuritaire était préoccupante, de sorte que les activités humanitaires, déjà très limitées dans cette zone, se trouvaient davantage affectées avec plusieurs missions annulées. En mai, une équipe humanitaire a été évacuée de Tiringoulou par le Service aérien d’aide humanitaire des Nations Unies (UNHAS) et une autre à Gordil et à Tiringoulou a été extraite par la MINUSCA. Par ailleurs, le risque d’une aggravation de la situation humanitaire et sécuritaire à la frontière avec le Soudan persiste.

Dans le nord-ouest, plusieurs attaques de groupes armés ont été signalées contre les forces de sécurité nationales, notamment avec l’utilisation d’engins explosifs. La présence de groupes armés tchadiens en territoire centrafricain a été enregistrée au nord de Paoua. En mai, des opérations militaires conjointes entre les forces de sécurité de la RCA et du Tchad ont eu lieu dans la Préfecture de Lim-Pende.

Durant le premier semestre, OCHA a recensé 90 incidents contre les humanitaires, contre 81 durant la même période en 2022. 73 de ces incidents concernent les personnels, les biens et les infrastructures humanitaires, dont 58 cas de braquages, cambriolages et intrusions, et 15 cas d’agressions, menaces et intimidations. Quatre humanitaires ont été blessés. Les sous-préfectures qui ont eu le plus grand nombre d’incidents ont été Bangui, Batangafo et Obo.

Avec OCHA