Décidément, Kremlin cherche à enraciner sa relation avec Bangui. Si au départ ladite relation était focalisée sur la défense, elle vient de s’ouvrir dans le domaine de l’éducation et des recherches scientifiques. En effet, dans un passé récent, la question de l’enseignement de la langue russe à l’Université de Bangui a fait du tôlé tant sur le plan national et qu’international. Mais comme un canard arrosé avec un seau d’eau, ces réactions ont fait ni chaud, ni froid au pays de Vladimir Poutine.

C’est dans ce contexte que les deux pays ont signé un Mémorandum d’accord sur la coopération dans le domaine éducatif, le vendredi 21 janvier 2022. L’objectif est de promouvoir le développement et le renforcement de la coopération entre les parties en matière de la science, de l’innovation et de l’éducation. Cela  se portera sur des colloques conjoints, des conférences et tables rondes, des projets éducatifs communs, des séminaires et cours portant sur les thématiques spécifiques et autres.

La Russie est un pays avancé dans les domaines des sciences et de la technologie et il est bénéfique pour la RCA. Ce Mémorandum d’accord permettra de réaliser plusieurs projets par exemple, augmenter l’effectif des étudiants boursiers, qui étaient autour de 300 à l’époque et qui se retrouvent aujourd’hui à 10 »,   a déclaré le Professeur Jean-Laurent Syssa-Magalé, Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation technique.

Cette thèse est soutenue par Dimitrii Sytyi, directeur de Maison Russe qui représente la Russie dans cette coopération : « C’est un document de base permettant la collaboration en termes d’exécution des échanges scientifiques, favoriser le soutien aux étudiants dans le cadre technologique en RCA ».

A la question de savoir si l’enseignement du russe en Centrafrique est une concurrence face à la langue française, le Pr Syssa-Magalé  répond : « L’anglais, le chinois, l’espagnol et autres sont enseignés dans nos écoles. Cela n’a jamais été un obstacle au français et tel sera le cas du russe. Les gens doivent arrêter de faire cette opposition ».

A en croire le Dr Aboubacar Moukadas-Noure, Ministre de l’éducation nationale, « la langue russe sera une matière optionnelle. Il revient à l’élève ou à l’étudiant de faire le choix entre le russe et les autres langues comme cela se fait déjà dans nos lycées  et à l’Université ».

Ce Mémorandum d’accord  entre en vigueur à compter de la date de sa signature entre les deux parties pour une durée de cinq (05) ans et est sujet à révision d’un commun accord, exprimé par écrit. Toutefois, l’une des parties est disponible de mettre fin à la validité dudit document par notification écrite six mois d’avance. En outre, pour la mise en œuvre des programmes et projets de coopération, les parties peuvent impliquer des organisations et entreprises publiques et privées ainsi que des spécialistes individuels sur la base d’un consentement mutuel. 

Brice Ledoux Saramalet