DISCOURS

DE SON EXCELLENCE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA

PRESIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, CHEF DE L’ÉTAT,

PRESIDENT DU COMITE NATIONAL DE LUTTE CONTRE LE SIDA (CNLS)

A L’OCCASION DE DE LANCEMENT DE LA JOURNÉE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE SIDA. ÉDITION 2021

• Monsieur le Ministre d’Etat, Représentant du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, 1er Vice-Président du CNLS ;

• Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions de la République ;

• Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;

• Monsieur le Ministre Coordonnateur du CNLS ;

• Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Mission Diplomatiques et Représentant des Organisations Internationales ;

• Mesdames et Messieurs les Députés ;

• Madame la Coordinatrice des actions humanitaires, représentante du Secrétaire Général des Nations Unies, et du Directeur Pays de l’ONUSIDA ;

• Mesdames et Messieurs les Représentant des Agences du Système des Nations Unies ;

• Mesdames et Messieurs les Membres de la Coordination Nationale du CNLS;

• Distingués invités ;

• Mesdames, Messieurs ;

Je me réjouis de cette rencontre qui nous permet aujourd’hui de faire le point sur la réponse à la pandémie après 40 ans de lutte dans un contexte sanitaire international marqué par la pandémie du COVID 19.

En effet, la République Centrafricaine demeure parmi les pays les plus affectés par l’épidémie du VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre.

La prévalence du VIH chez des sujets âgés de 15 – 49 ans était estimée à 3 ,9% en 2020 avec une tendance à la féminisation avec 4,7% chez les femmes et 3,3% chez les hommes selon les rapports de l’ONUSIDA et du CNLS.

Cette épidémie, de type généralisé, est répartie de façon très inégale à travers le territoire national à savoir : 1% dans l’Ouham au Nord-ouest ; elle atteint 11,9% dans le Haut- Mbomou au Sud- Est.

Les populations cibles présentent des prévalences plus élevées que celles de la population générale, avec un taux de  15% chez les professionnels du sexe et 6% chez les hommes ayant des rapports avec les hommes (HSH).

La stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH demeurent un problème majeur dans notre pays avec comme corolaire certaines pesanteurs socioculturelles.

Selon le rapport d’index stigma de l’ONUSIDA en 2018, les personnes vivant avec le VIH s’estiment discriminées et stigmatisées dans plus de 80% des cas dans le milieu hospitalier.

Cette situation a permis de développer et de lancer la mise en œuvre d’un plan de rattrapage pour accélérer la réponse au VIH afin de tendre vers l’atteinte des objectifs 3 x 90 (90-90-90) à l’horizon 2030, prônés par l’ONUSIDA auxquels le  Gouvernement a souscrit.

C’est ainsi que pour cette année, le thème choisi pour cette journée est : « Mettre fin aux inégalités. Mettre fin au SIDA. Mettre fin aux  pandémies»,  avec, comme slogan national : « Tous les acteurs de la lutte s’engagent pour mettre  fin aux inégalités et au Sida d’ici 2030».

Mesdames, Messieurs ;

Comme disait Dona Maurice Zannou à propos de la santé, je cite « l’élégance n’a de valeur qu’avec la santé.  Alors prends soins de ta santé pendant que tu en as encore la grâce. Elle est envieuse, elle est précieuse. »

Oui, la santé est envieuse et précieuse et que la lutte contre la maladie est une affaire de tous et de responsabilité tant individuelle que collective eu égard à la pandémie du COVID 19 dans un contexte de VIH.

En effet, en matière de réponse contre la maladie, comme disait certains auteurs, je cite « Rares sont les personnes qui peuvent voir vos tristesses, comprendre vos douleurs et vos larmes, mais tout le monde remarque vos erreurs ».

Oui, tout le monde remarque nos erreurs malgré des progrès réalisés, notamment :

– l’augmentation du nombre de personnes mises sous traitement ARV qui est passé de 25 000 en 2016 à 45 000 en 2021, soit environ 40% des patients:

– l’engouement pour l’accélération de la réponse par les différents acteurs ;

– la formation des agents de santé et des acteurs communautaires ;

– l’adoption de nouvelles approches différenciées ;

– les bonnes pratiques sur certains sites en matière de dispensation ;

– l’intensification de campagne de dépistage avec 20 000 personnes séropositives supplémentaires dépistées depuis 2018 augmentant ainsi le nombre de personnes ayant connu leur statut sérologique à près de 72% :

– l’adoption du Plan stratégique national 2020-2024 ;

– l’adoption du plan de prévention 2019-2020 ;

– la mobilisation de ressources auprès des partenaires avec le triplement du financement par le Fonds mondial pour lequel nous sommes contributeurs ;

– la réduction de la transmission de l’infection de la mère à l’enfant avec une couverture ARV chez les mères séropositives de 51%, un taux de dépistage des femmes enceintes de 61% lors des consultations prénatales (CPN) et seulement 28% des enfants et adolescents dépistés.

– Mesdames, Messieurs ;

 En dépit de ces efforts consentis par le Gouvernement et ses partenaires, des défis importants nous attendent car:

– l’accès à la thérapie antirétrovirale est particulièrement très limité chez les enfants vivant avec le VIH avec seulement 25% des cas ;

– la stigmatisation et la discrimination posent toujours problème dans le maillon de la lutte. En effet, 80% des personnes vivant avec le VIH s’estiment discriminées et stigmatisées par les personnels soignants et dans les milieux professionnels selon les données de l’Index Stigma (RECAPEV, ONUSIDA 2015) ;

– la société civile et les communautés ne sont pas pleinement impliquées comme acteurs crucial de la lutte contre le VIH en particulier et les maladies dans tout son ensemble en tant qu’acteurs d’accès juste et équitable aux mécanismes de financement et aux programmes de renforcement des capacités ;

– les ressources nationales et internationales consacrées au VIH ne dépassent pas 33% et que les obstacles financiers à l’accès des personnes vivant avec le VIH aux services de santé sont nombreux.

C’est dans ce contexte qu’a lieu à Dakar un sommet régional de haut niveau sur le VIH, organisé par la société civile au mois de novembre dernier.

Une des recommandations de ce sommet est de réinventer la réponse à la pandémie à l’infection au VIH et de placer le VIH et la COVID-19 au centre du dispositif pour préparer et répondre à l’émergence possible des futures pandémies.

C’est pourquoi, j’engage le Ministre de la Santé et de la Population, le Ministre des Finances et du Budget à inscrire sur le budget 2022 la somme de 500 millions de FCFA comme contribution du Gouvernement au soutien des activités de la Société Civile et des communautaires au niveau de la Coordination Nationale du CNLS.

Cette contribution certes insuffisante, nécessite d’avantages l’apport de nos partenaires techniques et financiers pour nous permettre d’atteindre nos objectifs d’ici à 2030.

J’instruis par la même occasion le Premier ministre, Chef du  Gouvernement à me rendre compte régulièrement de l’évolution des actions menées en faveur de la mobilisation des ressources et de leur niveau de mise en œuvre.

Mesdames, Messieurs ;

Connaissant l’importance de la prévention dans cette lutte en mettant l’accent entre autres sur l’éducation car « l’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde » disait le Président Nelson MANDELA.

Nous pouvons utiliser l’éducation pour rendre visible la réponse au VIH en République centrafricaine en réduisant le nombre de nouvelles infections et de décès liés au VIH.

C’est pourquoi, j’engage le Comité National de lutte contre le Sida en collaboration avec le Ministère de la Santé et de la Population, les Ministères de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur, la société civile à s’impliquer d’avantages dans l’éducation et la sensibilisation de nos jeunes et adolescents dans la prise de conscience de cette maladie.

Il en est de même pour les vaccino-septiques contre le vaccin de COVID19.

Que ces préjugés puissent être clarifiés afin d’assurer à notre population une meilleure santé que jadis constitue pour moi et mon Gouvernement un investissement dans le capital humain indispensable pour évoluer vers la couverture sanitaire internationale.

– Distingués invités ;

– Mesdames, messieurs ;

Le bilan des actions que le Gouvernement a réalisées avec l’appui des différents acteurs de la réponse tant nationaux qu’internationaux nous montre que le défi à relever est encore énorme, mais avec des efforts concertés, nous pouvons dès cette année être sur la trajectoire pour nous rapprocher des objectifs de trois fois 95 (95-95-95) qui est la voie royale qui permettra à notre pays de mettre fin au Sida à l’horizon 2030.

Je saisis aussi cette occasion pour rendre un vibrant hommage à toutes les personnes vivant avec le VIH, réunies au sein du RECAPEV qui ne ménage aucun effort pour l’amélioration de la qualité de vie de nos compatriotes infectés.

Je félicite également le Ministre Coordonnateur du CNLS ainsi que toute son équipe pour la parfaite organisation et réussite de cette journée qui marque le 40ème anniversaire de lutte contre cette maladie.

Je tiens également à remercier tous nos partenaires techniques et financiers et l’ONUSIDA qui nous ont accompagné depuis le début jusqu’à ce  jour.

Au regard de leur détermination, je ne doute pas qu’ils nous accompagneront dans cette de longue haleine contre le VIH SIDA.

Sur ce, je lance officiellement les festivités de la Journée Mondiale de lutte contre le SIDA en République Centrafricaine, édition 2021.

Je vous remercie.