Créée depuis le 12 novembre 1969, l’Université de Bangui est à ce jour la seule université publique de la République centrafricaine. Mais, 53 ans aujourd’hui, la bibliothèque de cette université qui devrait accompagner les étudiants dans leurs recherches ne répond plus aux normes et est considérée par les étudiants comme une simple salle de révision des cours. 

La bibliothèque est le lieu par excellence où l’on retrouve des collections des livres, des documents et publications permettant aux élèves, étudiants et chercheurs de faire une lecture surplace ou les emprunter par abonnement. Chaque année, les universités achètent des livres dans tous les domaines d’études permettant aux étudiants de consulter les ouvrages inscrits aux programmes.

Malheureusement, l’Université de Bangui qui regorge à ce jour plus de 35 milles étudiants ne dispose pas d’une bibliothèque digne de ce nom comme le témoigne l’un des bibliothécaires sous l’anonymat : « Cela fait des années qu’on n’a pas reçu des livres. La bibliothèque est vide. On peut retrouver que des anciens livres qui ne s’adaptent plus au contexte actuel alors que les sciences sont évolutives ».

« Ce manque cruel des livres décourage les étudiants de visiter notre bibliothèque car ils ne peuvent pas trouver des documents dont ils ont besoin. Nous avons reçu quelques livres l’année passée mais c’est seulement en Droit et Sciences économiques », a ajouté la même source. 

En plus de manque des livres, elle n’a pas aussi une connexion Wifi, a regretté Princia, étudiante en sociologie : « S’ils ne peuvent pas acheter des livres chaque année, ils peuvent nous installer des ordinateurs avec une connexion Wifi mais dommage que là aussi c’est zéro. Dalleurs, l’université même n’a de connexion internet».

Devant cette situation, les étudiants sont obligés de transformer la bibliothèque en salle des révisions des cours : « C’est ma 4ème année à l’Université de Bangui. Mais je n’ai jamais pu m’abonner à la bibliothèque. Je viens de temps en temps réviser mes cours dans la salle de lecture. Et tous les autres étudiants qui viennent ici font autant », a indiqué Roland.

A en croire le bibliothécaire susmentionné, « La Minusca est en train de réhabiliter la salle de lecture pour installer quelques ordinateurs avec une connexion payante ». «  Si nous avons  des abonnés, ils vont demander des livres que nous pouvons faire des efforts pour acheter mais les étudiants n’ont pas cette culture. D’ailleurs ce sont certains étudiants qui ont volé des ouvrages ici,  c’est regrettable », a lancé la même source.  

Aujourd’hui, le système éducatif est en baisse. Certains observateurs pensent que l’éducation n’est plus une priorité du gouvernement, même si le gouvernement la place théoriquement parmi ses priorités. Ce qui impacte négativement sur la formation de l’élite centrafricain, vecteur du capital humain. Ce qui engendre le phénomène des bras cassés dans les administrations publiques.

Brice Ledoux Saramalet