Sitôt après la publication des résultats présidentiels qui annonçait la victoire du Chef de l’Etat sortant Ali Bongo (64,27%), un groupe de soldats, de gendarmes et policiers ont investi la radio dans la matinée du 30 août 2023 et proclamé la fin de la République. « Nous, Forces de Défense et de Sécurité, réunies au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), au nom du peuple gabonais et garant de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place », a annoncé un de ces militaires, du grade de colonel sur la chaîne d’Etat Gabon Première. « A cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés », a-t-il ajouté.
A suivre la vie politique au Gabon, on note que tout était réuni depuis longtemps pour favoriser un coup d’Etat dans le pays. Le problème de santé du Président Ali Bongo, la gestion de la pandémie de Covid-19 ajouté à cela la contestation du résultat électorale et les divisions internes au sein du Parti Démocratique Gabonais (PDG) ont été les germes de ce putsch. Ce coup d’Etat « prémonitoire » est donc le résultat de la contestation de la gouvernance du Gabon par la famille Bongo depuis l’indépendance en 1960.
S’agit-il d’une révolution de palais lorsqu’on sait que les membres de la Garde présidentielle sont majoritairement de l’ethnie d’Ali Bongo ? Remixe de 2019 ?
Pour l’heure, le Président Ali Bongo et sa famille sont en résidence surveillée, son fils, M. Ian Ghislain Ngoulou, son directeur de cabinet, Mohamed Ali Saliou, son directeur de cabinet adjoint, Abdul Hosseini, un autre conseiller de la présidence, Jessye Ella Ekogha, conseiller spécial et porte-parole de la présidence ainsi que les numéros un et deux du tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG) ainsi que son fils sont tous interpelés.

Au titre des réactions, la France a condamné le coup d’Etat par la voix du porte-parole du gouvernement. Disposant d’un grand réseau à travers le monde, Ali est-il abandonné par les siens ?
En attendant, c’est la liesse populaire dans les rues pour acclamer les putschistes. Quelle sera la réaction de la CEMAC présidée par le N°1 centrafricain, Faustin Archange Touadera ?
Nous observons la situation pour vous.