A mon humble avis, Il est urgent de procéder à l’accroissement de la productivité du travail par une meilleure organisation des paysans et l’introduction au niveau du monde rural des techniques modernes d’agriculture.
Le développement d’une agriculture diversifiée de pair avec la spécialisation régionale, l’abolition de toutes les entraves propres aux structures socio-économiques traditionnelles qui oppriment les paysans, enfin, faire de l’agriculture le point d’appui du développement de l’industrie.
Cela est possible en donnant son vrai sens au slogan d’autosuffisance alimentaire, trop vieilli à force d’avoir été proclamée mais toujours sans conviction.
Nous ne devons pas nous bercer, par d’illusions en projets gigantesques, sophistiqués.
Au contraire, de nombreuses petites réalisations dans le système agricole permettront de faire de notre territoire un vaste champ, une suite infinie de fermes, de plantations, un hectare par ci, un hectare par là. Ensuite, nous devons lutter contre les affameurs du peuple, les spéculateurs et capitalistes agricoles de tout genre, mais surtout ceux qui veulent inonder nos assiettes avec des produits importés depuis ailleurs au mépris d’une production locale, créatrice d’emplois et génératrice de revenu.
Enfin, la protection contre la domination économique de notre agriculture, dans l’orientation, le pillage de nos ressources et la concurrence déloyale à nos productions locales par des importations qui n’ont de mérite que leur emballage pour bourgeois en mal de snobisme.
Des prix rémunérateurs et des unités industrielles agro-alimentaires assureront aux paysans des marchés pour leurs productions en toute saison.
Oui, c’est cette paysannerie qui sort des limbes du Moyen Age, de l’arriération et qui, dans des conditions précaires, réalise tant bien que mal, chaque année, de la production. Cette paysannerie, notre paysannerie, est la fraction la plus importante de notre peuple. C’est cette fraction qui a subi et continue de subir avec le plus d’intensité l’exploitation des vestiges des forces de type féodal et de l’impérialisme.
C’est cette fraction qui a le plus souffert des maux que nous avons hérités de la société coloniale : l’analphabétisme, l’obscurantisme, l’appauvrissement, l’humiliation diverses, les maladies endémiques, la famine…
Ce n’est donc point une surprise si notre paysannerie est aujourd’hui une force désireuse de transformations, désireuse d’une révolution verte. Car seule la révolution, en renversant l’ordre ancien, peut satisfaire les aspirations légitimes de la paysannerie. Pour répondre à ce désir légitime et mobiliser toutes les énergies disponibles, le mot d’ordre c’est « Produire et consommer Centrafricain » la mise en pratique de ce mot d’ordre contribuera à façonner cette nouvelle image du paysan que nous devons prioriser, celle d’un grand acteur et bénéficiaire d’une politique d’édification et d’une économie nationale indépendante.
Graine après graine, hectare après hectare, nous vaincrons.
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