Par Prince Éric Ngaibino

Des affrontements se succèdent, des villes sont occupées, les principales routes commerciales sont bloquées, dans un climat sécuritaire inquiétant ; la République centrafricaine est réduite à Bangui.

De Garoua Boulay à Boali en passant par Bouar ou un détour vers Berberati ou Mbaiki, on constate une absence totale de l’administration et des Forces de Défense et de Sécurité.

Alors que Bangui s’apprête à connaître ce jour les premiers résultats des élections groupées du 27 décembre par l’Autorité Nationale des Élections (ANE), Bangassou, Boda ou Bossangoa sont sous la coupe de la Coalition des Patriotes Centrafricains qui réclame un dialogue que le pouvoir de Bangui annonce après la proclamation définitive des résultats par la Cour Constitutionnelle d’ici le 19 janvier 2020.

Dans les villes occupées, la vie tend à reprendre peu à peu malgré la présence d’hommes armés. À Yaloké 225 kilomètres au nord-ouest de Bangui une longue queue de camions commerciaux attend impatiemment la réouverture de la route vers Bangui. À Bossangoa, la gendarmerie restée présente, n’effectue cependant ni patrouille ni intervention sur le terrain. Le préfet est réfugié à la base de la Minusca. Boda où les ONG ont plié bagages et Mbaïki ne communiquent plus par voie routière depuis plus de 2 semaines. Bossembélé accueille pour sa part une importante délégation de voyageurs bloqués en raison des combats à Boali.

Pour les populations locales, la reprise des activités est synonyme d’entrée financière quand on sait que la majorité des populations vivent du commerce.

À Bangui, bien que la vie continue, il règne une atmosphère d’alarme. La faible présence des enfants dans les écoles ou celle des motos taxi dans les rues de la capitale altèrent le quotidien des banguissois. Les bureaux et autres agences des nations unies sont ouverts.

NB : Prince Éric Ngaibino, journaliste et communiquant bloqué à Bossangoa auprès de François Bozizé réalise des reportages parmi les groupes armés de la CPC. Il a publié cet aperçu sur son compte Facebook au nom de Penzy Itatizo et repris par Oubangui Médias pour permettre à ses lecteurs d’avoir un aperçu sur les villes de province.