Les acteurs humanitaires œuvrant en Centrafrique ont célébré le 19 août 2022, la journée mondiale de l’aide humanitaire. La célébration de cette journée est une occasion de faire le bilan des activités humanitaires et de réfléchir aux actions à prendre pour le futur. Lors de la cérémonie officielle, Virginie Baïkoua, ministre de l’action humanitaire et de la réconciliation nationale appelle les groupes armés à respecter leurs engagements afin de rendre le couloir humanitaire plus accessible aux acteurs pour aller aider les vulnérables qui attendent l’assistance humanitaire.

Organisée par le bureau de coordination des affaires humanitaires, la célébration officielle de cette journée s’est déroulée au complexe scolaire international Galaxy mobilisant les représentants des ONGs internationales et nationales sous la houlette du ministre de l’action humanitaire Virginie Baïkoua et des cadres de son département autour du thème « il faut tout un village ». Une occasion pour les acteurs humanitaires de passer en revue la situation humanitaire du pays afin de promouvoir la survie, le bien-être et la dignité des personnes affectées par la crise et la sûreté de la sécurité des travailleurs humanitaires. Le coordonnateur des Plateformes des Actions Humanitaires et Développement en Centrafrique (CPFON-AHDCA), Blaise Zaka, demande la prise en compte effective des acteurs humanitaires locaux dans la mise en œuvre des projets en faveurs des personnes vulnérables. Selon lui, l’aide humanitaire en Centrafrique ne profite pas aux populations qui attendent ce soutien mais à certains acteurs humanitaires. Il déplore le fait que les ONGs internationales partagent les fonds mobilisés pour la cause des vulnérables entre elles. « Les bailleurs continuent d’accorder la confiance sur les actions humanitaires en Centrafrique. Mais ces fonds ne sont pas bien utilisés car, le chef du village (gouvernement) n’arrive pas à contrôler les acteurs ni les localiser dans le pays. Les personnes vulnérables sont souvent abandonnés dans certaines zones qui devraient être considérées comme parties prenantes sont laissés pour compte, car ce sont des acteurs humanitaires qui décident à leur place », a-t-il fait savoir dans son allocution pour la circonstance. La ministre de l’action humanitaire, Virginie Baïkoua, se félicite quant à elle de l’amélioration de la situation humanitaire cette année par rapport aux années antérieures. Elle dénonce le comportement des groupes armés qui ne respectent pas les principes humanitaires en période de conflit. « Aujourd’hui il y a une nette amélioration. Datée de 2014 à 2022, est-ce que la situation est la même ? Il nous reste que quatre sites de déplacés à Alindao, Kaga-Bandoro, Bambari et Bria alors qu’il en avait plus d’une centaine. La situation humanitaire reste préoccupante à cause de la situation sécuritaire. Les groupes armés continuent toujours d’empêcher les acteurs humanitaires à atteindre les personnes qui sont dans le besoin d’aide humanitaire malgré la signature de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA en 2019. Or, dans l’APPR-RCA, ils ont pris l’engagement de libérer le couloir humanitaire afin de faciliter le mouvement des acteurs humanitaires. Il faudrait que les groupes armés laissent le couloir humanitaire libre. On ne peut pas trouver la mort en allant sauver une vie. Elle n’ajoute que la levée totale de l’embargo sur les armes au profit des forces de défense et de sécurité permettra au gouvernement de répondre au problème de l’insécurité et facilité le travail aux humanitaires.

Le président du comité de coordination des ONGs internationales, Powel Tchatat, se félicite de l’assistance humanitaire fournie aux populations malgré les défis sécuritaires et logistiques dus à la crise du carburant et l’insécurité persistante. « Les acteurs humanitaires ont pu fourni une assistance vitale à 1,2 millions de personnes malgré les défis d’ordre sécuritaire et logistique a contribué. La pénurie du carburant qui perdure dans l’ensemble du pays a contribué à limiter l’accès humanitaire qui rend l’accès physique difficile à certaines zones. Nous allons continuer à faire le playdoyer auprès des bailleurs afin de répondre aux besoins des vulnérables », a-t-il indiqué. Selon le tableau de bord humanitaire mis à jour le 11 août 2022, par le bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), sur 2 millions de personnes ciblées pour l’assistance humanitaire cette année, 1,2 millions personnes ont reçu cette aide humanitaire, soit 60 % de la cible du plan de réponse humanitaire, avec 42 % de financement au 30 juin. Sur 416,3 millions de dollars requis pour l’assistance humanitaire cette année, 383,9 millions soit 64,7 % des fonds ont été mobilisés. OCHA table encore sur 162,7 millions de dollars pour la deuxième moitié.

Pétrus Namkoina