L’annonce de sa libération a été faite par le procureur de cour pénale internationale Karim Khan le 19 octobre dernier. Mais cette annonce a bouleversé l’espoir des victimes qui n’ont plus confiance à cette cour internationale.

« C’est un sentiment de désespoir et de mécontentement pour les nombreuses victimes des crises militaro-politiques en RCA. Nous victimes, nous ne savons plus à quel saint nous vouer », a déclaré Francine-Evodie Ndémadé, coordonnatrice de l’une des organisations des victimes et membres de la plateforme des Associations des Victimes de Centrafrique.

L’indisponibilité des témoins, manque des preuves nécessaires sont entre autres les raisons qui ont motivées la libération de cet ancien coordonnateur militaire des Anti-Balaka Maxime Mokom poursuivait pour vingt chefs d’accusations dont le crime de guerre commis entre 2013 et 2014 en RCA.

Visage serré, avec un ton pas comme d’habitude que la coordonnatrice de l’association des victimes des crises militaro-politiques en Centrafrique a accepté de se livrer à nous après une sollicitation de la rédaction de Oubangui Médias suite à cette libération de l’ancien chef des Anti-Balaka Maxime Mokom par la CPI. Selon Francine-Evodie Ndémadé, avant que la CPI lance un mandat d’arrêt contre une personne, des enquêteurs ont été déployés et ont mené des investigations et détiennent des éléments de preuves mais les victimes sont surprises de cette annonce du procureur de cette cour internationale.

Même si d’autres gros poissons comme Alfred Ngaissona, Alfred Yekatom Rombhot et autres sont encore derrière les barreaux de la CPI, Francine-Evodie Ndémadé n’a plus foi à cette juridiction internationale.

« Comment peut-on comprendre que cette même personnalité a fait l’objet de condamnation lors de la dernière session criminelle ici au pays mais libérée à la Haye qui dispose des moyens et des enquêteurs chevronnés ? » s’interroge-t-elle.

Les yeux sont désormais tournés vers la CPS qui est une juridiction hybride pour panser la plaie des victimes de ces victimes mais celle-ci n’est pas du tout appréciée pour sa lenteur dans le traitement des dossiers.

Et la cour criminelle qui pouvait corriger les erreurs de ces juridictions internationales, elle aussi a failli lors de la dernière session criminelle où au-moins huit présumés criminels ont été acquittés pour vice de procédure.

Cette libération intervient après celle du congolais Jean-Pierre Bemba condamné avant d’être libéré quelques temps plus tard pour des crimes dont ses éléments ont commis en Centrafrique, entre 2001-2003.           

                                           Christian Steve SINGA