Doha, capitale du Qatar abrite en moins d’une année une seconde rencontre mondiale, cette fois-ci, celle consacrée aux pays les moins avancés. Du 5 au 9 mars 2023, des dirigeants de 46 pays appartenant à la catégorie des pays les moins avancés (PMA) des Nations unies chercheront de replacer les PMA comme priorité de l’action mondiale. Au nombre de ces acteurs, les parlementaires qui ont jeté les bases ce 4 mars aux futures engagements des Chefs d’Etat.

En effet, le programme d’action de Doha identifie cinq réalisations attendues essentielles pour aider les pays les moins avancés à éliminer un certain nombre d’obstacles structurels à la croissance inclusive et au développement durable. Ce programme vise à combler des lacunes récurrentes en matière d’éducation, de sécurité alimentaire, d’investissement pour le développement durable et de résilience au changement climatique. Il vise également à aider les PMA à sortir de leur catégorie pour s’intégrer pleinement dans l’économie mondiale.

Comme en Centrafrique où l’effort pour une gouvernance inclusive doit être maintenu par les autorités politiques en place, les parlementaires venus des différents pays se sont penchés sur cette problématique, en replaçant la femme et le jeune au centre de toute action visant le développement.

Le Pr Nestor Mamadou Nali, député de la Nation et participant à ce forum, ne manque pas d’insister sur le rôle des députés. « Le point fort de cette rencontre c’est surtout le rôle important que les députés doivent jouer dans l’atteinte des objectifs du développement durable. Les députés représentent les populations et ont un rôle à jouer. En particulier, l’accent a été mis sur la gouvernance. Nous députés devons contrôler l’action du gouvernement, c’est-à-dire la gouvernance. C’est ainsi que lorsque des partenaires viennent avec des projets pour appuyer le gouvernement, l’avis des députés devait être demandé. Jusqu’ici, notre avis n’est pas demandé. Le gouvernement associe parfois certains acteurs clés à l’élaboration des projets mais nous, c’est juste à la fin qu’on nous demande de valider », a fait observer l’honorable Nestor Mamadou Nali.

Le rôle de la femme et celui des jeunes est primordial, comme l’ont souligné les participants à cette rencontre. « Aussi, nous avons relevé le rôle important que les jeunes et les femmes doivent aussi jouer pour l’atteinte des objectifs du développement durable. Ces deux catégories doivent être nombreuses dans le parlement parce qu’elles représentent une forme inestimable. S’ils ne sont pas représentés, une bonne partie de la population ne sera pas représentée. Certains pays comme par exemple le Rwanda ont beaucoup de femme dans les parlements. Nous devons faire l’effort pour avoir aussi beaucoup des femmes et des jeunes dans nos assemblées et les instances élues », a souligné le député.

Mais comment la Centrafrique fera-t-elle pour tenir ce pari ? La Centrafrique compte profiter de l’expérience d’autres pays qui ont adopté toute sorte de stratégie afin d’augmenter le nombre de femmes et des jeunes dans les parlements. « Nous allons discuter de tout en tenant compte de notre contexte », a ajouté le député Nali.

Alors que les jeunes représentent 65% de la population et les femmes un peu plus de 51%, leurs participations dans les instances de prise des décisions restent faibles. Très faible surtout les instances élues où des critères disqualifient souvent cette catégorie.

Après 35 ans, la Centrafrique tient l’engagement d’organiser les élections locales. Ces élections prévues en juillet 2023 sont une aubaine pour les femmes et les jeunes de s’imposer dans cette nouvel ère qui sera marquée par la gouvernance locale avec des instances élues pour enfin consacrer la politique de la décentralisation et du développement local.

Fridolin Ngoulou