Le corps judiciaire et d’autres acteurs impliqués dans le processus d’organisation des élections municipales sont outillés du 24 au 27 avril 2023 sur les enjeux de cet exercice démocratique tant attendu par les centrafricains.
Sur financement de l’Union-Européenne et de la Minusca, la Cour Constitutionnelle a organisé un atelier d’échange et de partage d’expérience de trois jours à l’intention de près de cinq cent personnes issues des organisations de la société civile, le corps judiciaire, des membres de l’Autorité Nationale des Elections (ANE) et certains cadres des partis politiques. Et ce, sur comment gérer les contentieux électoraux.
La Cour Constitutionnelle de la République Centrafricaine est engagée dans un rôle crucial en tant que gardienne de la Constitution, juge des élections et des contentieux électoraux, et contribue sans relâche à la construction de l’État de droit et à la consolidation de la démocratie. Pour que l’État de droit puisse être établi dans le pays. C’est pourquoi la Cour Constitutionnelle a décidé de renforcer les capacités de ses membres pour mieux remplir leur mission ainsi que celles des acteurs impliqués dans le processus électoral en RCA.
L’objet de ces assises est de renforcer les capacités des juges constitutionnelles et d’autres organes des gestions des élections en RCA comme l’Autorité nationale des élections et le cadre de concertation pour les élections.
Cette cession intervient en prélude des élections municipales qui selon le chronogramme établi par l’ANE, organe d’organisation des élections, est fixé au mois de juillet prochain.
Selon le Président de la Cour Constitutionnelle Jean-Pierre Waboué, cette initiative vise d’abord à faire une analyse globale des différents processus électoraux en RCA, partager des expériences avec des experts internationaux conviés à ces assises, et surtout comment gérer les contentieux électoraux.
Cette approche a pour but d’identifier des difficultés rencontrées lors des précédentes élections en RCA.
Il ressort de ce qui suit d’abord la qualité des électeurs, l’absence de l’autorité de l’état dans certaines villes, les difficultés d’inscription sur la liste électorale.
Plusieurs communications suivies des débats par des experts nationaux et internationaux venus de Benin et du Sénégal, ont été faites en vue d’anticiper certaines difficultés qui pourront surgir lors des élections municipales prochaines en RCA.
Les modules développés par ces experts internationaux étaient dans le but de partager leurs expériences dans le domaine de l’organisation et la gestion des élections dans leurs pays respectifs.
Un accent a été mis sur le critère de participation des femmes à ces élections locales, la loi sur la parité, LES critères de résilience etc…
L’occasion a permis aux participants de soulever certaines questions qui sont parfois à l’origine de non-participation des femmes aux élections précédentes, comme la question sur la difficulté de certains mouvements politiques de présenter 35% des femmes, une exigence du code électoral.
A en croire, Saîd Panguidji, président du Conseil d’Etat, ces partis politiques qui n’ont pas la possibilité d’envoyer la candidature des femmes aux élections doivent faire recours à la Cour Constitutionnelle qui va se prononcer après huit jours de recours y relatif.
« Toutes les parties prenantes peuvent-être à égalité si et seulement si la formule de scrutin et liste soit appliquée », a indiqué Saîd Panguidji. Il faut préciser que toutes les élections qui ont été organisées en RCA sont des systèmes uni nominal, où le candidat qui a recueilli plus de voix est déclaré vainqueur .
Brézin-Maxim Dobé, Attaché de communication au Cadre de concertation pour les élections, se réjoui de cette initiative qui lui permettra de mettre en exergue les acquis au profit de son organisation.
Romain Wanda-Kouzou président du congrès des démocrates pour la renaissance de Centrafrique a salué à sa juste valeur les thématiques retenues et qui sont très bien défendues par les experts :
« Cette formation est bénéfique surtout pour nous qui sommes les responsables des partis politiques en RCA. Vous conviendrez avec moi que toutes les élections qui sont organisées dans notre pays ne sont pas facilement acceptées par les candidats déchus, pour la simple raison que ces derniers n’ont pas reçu des informations au préalable sur les différents processus électoraux. C’est pourquoi les organes de la gestion des élections en RCA ont jugé important de mettre à la disposition des acteurs politiques ces informations afin de prévenir des conflits postes électoraux ».
Soulignons que des représentants de l’ANE présents à ces assises ont pris bonne note de certaines recommandations formulées par les participants. Ils promettent d’en faire bon usage.
Les élections locales sont cruciales pour la démocratie en République Centrafricaine, mais elles n’ont pas été organisées depuis 1988. C’est pourquoi la Cour Constitutionnelle, avec l’aide de ses partenaires l’Union européenne et la MINUSCA, a décidé de renforcer les capacités de ses membres et de tous les autres acteurs impliqués dans le processus électoral. Ces élections sont d’un grand enjeu pour la République Centrafricaine, et il est crucial que les juges constitutionnels soient bien formés pour organiser ces élections de manière efficace et juste. Christian-Stève SINGA
Commentaires récents