Violette (prénom d’emprunt) est une demoiselle de 18 ans, vivant  avec sa tante depuis deux ans après le décès de ses parents. Orpheline de père et de mère, sa tante Faustine (prénom d’emprunt) est partie la chercher à Bria pour l’amener à Bangui. Arrivée à Bangui, sa tante qui vit de la prostitution veut utiliser sa nièce Violette comme sa relève.

Violette et sa tante Faustine habitent le quartier Benz-vi, situé dans le 5e arrondissement à Bangui. L’ayant adoptée depuis 2 ans, c’est elle qui s’occupe de sa nièce Violette. Cette quadragénaire n’a pas d’enfant et n’a que la petite fille qu’elle a dû élever. Étant dans une famille dépourvue de ses biens par les suites du conflit armé qu’a traversé le pays, n’ayant pas fait les grandes études,  Faustine vis de la prostitution depuis son jeune âge et contraint sa nièce à se prostituer pour subvenir à ses besoins.

« Ma tante me force à coucher avec des hommes que je ne connais même pas pour de l’argent. Je déteste ce genre de vie, mais je suis obligée de le faire pour me mettre à l’abri de la pauvreté même si le métier est très dégoûtant pour moi car ma tante me dit que je suis assez grande pour me débrouiller moi-même pour ma survie », a expliqué Violette d’un ton triste.

En voulant avoir une solution, Violette partage  son souci à l’une des copines de sa tante qui lui répondit défavorablement en ces mots: « Ma fille, c’est ainsi que ta tante et moi  vivons depuis toujours. D’abord tu es déjà une grande qui doit se débrouiller pour aider ta tante. Elle a beaucoup fait pour toi, il est temps que tu prennes la relève. Nous allons te montrer les bonnes techniques qui vont t’aider. Ne te fais pas trop de soucis, c’est le début quand tu connaitras le goût du métier, tu viendras me remercier ». Le conseil de l’amie de ma tante m’irrite et me rends perplexe, confia la pauvre à Oubangui Médias.

Cette adolescente est contrainte  à la débauche, mais elle ne sait à qui se confier pour lui  venir en aide car elle est tout le temps menacée par sa tutrice. En essayant tous les jours de cacher sa douleur, elle ne cesse de pleurer quand elle est seule: «  Souvent, quand je suis seule, je pleure, parce que je vois que  ma vie est très différente des jeunes filles de mon âge. J’aimerais bien aller à l’école comme tant d’autres, mais je n’ai pas cette chance car j’ai perdu mes parents. Ma tante est la seule personne que je connais puisqu’elle m’a emmené de Bria », a-t-elle rajouté avec des larmes aux yeux.

Pour Faustine, c’est une logique pour elle  d’avoir un plein droit sur Violette car c’est elle qui l’a élevé. D’après elle, ce n’est pas un mauvais chemin qu’elle indique à  sa fille de  prendre. Elle est déjà une grande fille qui doit travailler pour son bien être puisque c’est de ce métier que les deux ont survécu jusqu’ici. De son côté, Violette est traumatisée du fait qu’elle n’est pas très habituée au rythme de la vie en ville, elle est stressée  par la décision de sa tante, mais n’ayant aucun pouvoir, aucune défense elle subit les pressions de sa tante et se lance malgré elle.

Les conséquences d’une pareille situation sur la vie de Violette sont multiples. D’abord, elle est aussi exposée à des maladies sexuellement transmissibles (MST) et infections sexuellement transmissibles (IST) et même les grossesses non désirées. Sur le plan psychologique, elle peut devenir asentimentale et très dangereuse avec le temps à force de continuer à présenter un caractère confidentiel. Il est alors judicieux que les partenaires et le gouvernement puissent mettre en place un cadre qui prend en compte ce facteur de la vie sociale qui constitue une violence sexuelle à l’égard des jeunes filles qui pratiquent la prostitution forcée, car les risques sont nombreux pour un pays qui sort d’un conflit armé comme la Centrafrique.

Belvia Esperance Refeibona