Suite aux préavis de grève de 21 jours lancé par le syndicat des enseignants du fondamental 1 et 2, les ministres de la fonction publique Marcel Djimassé,  du travail, de la formation professionnelle et de l’emploi Annie Michelle Mouanga et celui de l’enseignement fondamental Aboubacar Moukadas-Nour ont entamé le mardi 7 mars, des négociations avec ce syndicat. Malheureusement, ces échanges n’ont pas abouti à grand-chose car les représentants du corps enseignant, présents ce jour ne se sont prononcés sur aucune des propositions du gouvernement.

A en croire le ministre de la fonction publique Marcel Djimassé, la procédure enclenchée par le syndicat n’est pas du tout normal d’après  les textes en vigueur. Ces remarques ont été faites lors de la plénière avec le syndicat des grévistes en la salle de conférence de l’ACFPE à Bangui.

Marcel Djimassé : « en fait c’est la plénière qui a été convoquée pour examiner les conclusions  de la commission paritaire qu’on a mise en place dès qu’on a reçu les mémorandums de nos amis. Donc les conclusions étaient mises sur la table de la  plénière de CPCN et autour de cela, on a engagé des discussions très riches, très intéressantes. On a abordé toutes les questions de la faisabilité des revendications de nos amis mais aussi des procédures totalement cadrées par les textes de loi, des procédures de conduite de grève et c’est là où nous rendons compte que nous sommes dans l’illégalité la plus totale de la part de nos amis. Les experts des questions de lois internationales OIT sur les protections des travailleurs d’une part, mais aussi de la protection de notre partenaire qui est l’Etat ont été claire. Il y a des dispositions qui peuvent aller vers des sanctions pénales vis-à-vis des responsables qui se lancent dans des formes de grève qui s’apparentent à des grèves illégales ».

Face à toutes ces remarques que fait la partie gouvernementale, la partie syndicale était restée silencieuse quand la parole lui a été donnée. C’est ce que regrette Marcel Djimassé, ministre de la fonction publique qui s’inquiète de la tournure que peut prendre cette grève surtout avec la pression des parents d’élèves : « Là où nous sommes en train d’aller avec un sentiment populaire qui commence à monter de la part en particulier des parents d’élèves sur cette question de cessation abusive de travail, de rupture  dans la fourniture de l’enseignement à nos enfants, cette question peut générer d’autres questions qui sont difficiles à gérer. Ce sont toutes ces questions que nous avons débattues toute à l’heure et c’est une très bonne réunion car on s’est parlé franchement, on peut  regretter que nos amis en qui nous avons donné la parole pour se prononcer à l’issue de texte, les grévistes, ils n’ont pas voulu parler… », regrette-t-il.

Pour Annie Michelle Mouanga, ministre du travail, de la formation professionnelle et de l’emploi, le refus de se prononcer est un manque de respect de la part du syndicat. Elle accuse par ailleurs  les leaders qui n’ont pas assumé leur responsabilité: « Un leader sans le leadership n’est pas un leader », fulmine-t-elle !

Ces négociations qui ont été engagées pour équilibrer la tendance ne fait qu’empirer la tension. Car le gouvernement a quant à lui pensé que ce que demandent le corps enseignant est énorme et il faut du temps pour y parvenir. Cette demande ne correspond quasiment pas à l’attente dudit corps qui réclame le réajustement de leur salaire et l’intégration de masse. Même si le gouvernement s’oppose à cette grève, il convient de rappeler que les enseignants du fondamental 1 et 2 sont présentement en grève de 21 jours sur toute l’étendue du territoire national. A Bangui, cette grève prend une autre ampleur et  paralyse même les établissements privés. Pas plus tard hier, certains établissements privés ont été empêchés par les grévistes à faire les cours.

Belvia Espérance Refeibona