Le préfet de la Haute-Kotto (centre-est RCA), Evariste Binguinendji, et le Chef du bureau de la MINUSCA à Bria, Bara Dieng, ont salué mercredi le partenariat entre les deux institutions qui a permis d’atteindre de nombreux acquis, tout en reconnaissant quelques difficultés dans la région. 

« Nous avons plaidé pour le déploiement des FACA, de la gendarmerie et de la police à Bria et cette présence aux côtés de la MINUSCA a limité l’impact des rebelles de la CPC. Avec l’équipe de la MINUSCA, nous avons fait de sorte que tous les fonctionnaires qui sont à Bria soient autour du préfet, les bâtiments administratifs ont été réhabilités par la MINUSCA pour cette cause », a déclaré le préfet depuis Bria, lors de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission. Il a cependant demandé plus de sécurité à Sam-Ouandja et dans la périphérie, afin d’éviter la déstabilisation, plaidant pour « la réhabilitation des routes et dénonçant la destruction de ponts par les rebelles ». Le préfet de la Haute-Kotto a en outre souligné que « les projets à impact rapide de la MINUSCA bénéficient les fonctionnaires, en plus d’être une source de création d’emploi et de générer des activités rémunératrices aussi bien pour les jeunes et les femmes de la préfecture.

Ces multiples appuis ont permis aussi de mettre à l’écart les groupes qui gèrent de manière anarchique certains services de l’Etat ».  Le chef de bureau de la MINUSCA à Bria, Bara Dieng, a pour sa part fait savoir que « la MINUSCA et les autorités de la Haute-Kotto, notamment le préfet, travaillent de manière concertée. Cette collaboration a permis de parvenir à des résultats tangibles dans plusieurs domaines comme la sécurité », soulignant aussi que « la MINUSCA a mis en œuvre, depuis environ quatre ans, le programme de réduction de la violence communautaire ».

Ainsi, a-t-il expliqué, à ce jour, « 3632 personnes, dont 1575 femmes, ont bénéficié de projets, 130 armes conventionnelles, 2020 armes traditionnelles et environ 4000 munitions ont été collectées. Pour le cycle 2020-2021, 500 personnes, dont 221 femmes, ont bénéficié du projet et 350 armes traditionnelles ont été collectées », a-t-il précisé. Par ailleurs, le chef de bureau a aussi indiqué que la “chaîne pénale est une priorité de la Mission dans la Haute-Kotto. Après la remise du Tribunal de Bria, les travaux de construction de la prison vont bientôt démarrer.

Sans la justice, on ne peut pas avoir la paix” a-t-il déclaré. De son côté, le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, a indiqué que « la MINUSCA condamne avec la plus grande fermeté l’attaque contre un convoi survenue le mardi 5 octobre, dans la préfecture de la Ouaka, ayant occasionné la mort de civils et des blessés. Elle appelle le Gouvernement à diligenter une enquête sur cet incident afin que ses auteurs soient identifiés et répondent de leurs actes devant la justice », faisant savoir qu’« une patrouille de la Force de la MINUSCA a été dépêchée sur place pour plus d’informations ». 

Au registre des droits de l’homme, le porte-parole a indiqué qu’au cours de la période entre le 28 septembre et le 4 octobre 2021, la Mission a documenté 13 incidents d’abus et de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire ayant affecté au moins 18 victimes. Les groupes armés sont responsables de deux incidents d’abus des droits de l’homme impliquant trois victimes. Les agents de l’Etat et autres personnels de sécurité sont responsables de 11 incidents affectant 15 victimes. Le porte-parole de la Force de la MINUSCA, le Lieutenant-colonel Abdoul Aziz Ouedraogo, a annoncé l’arrivée sur le sol centrafricain du premier « hélicoptère de l’unité d’aviation tunisienne, le 21 septembre dernier. Transporté à bord d’un cargo C130 de l’armée tunisienne, il sera assemblé et testé avant sa mise en service ». 

Le déploiement de ces aéronefs intervient dans le cadre de la résolution 2566 du Conseil de sécurité de l’ONU qui autorise l’augmentation des effectifs des militaires et policiers de la MINUSCA, afin de renforcer sa capacité opérationnelle et la protection des civils, a-t-il précisé. Pour sa part, la porte-parole de la composante Police des Nations Unies, la Capitaine Agba Mazalo, a informé que trois formations au profit de 70 personnels des forces de sécurité intérieure centrafricaines se déroulent actuellement à Bangui, avec l’appui de la composante Police de la Mission. « Les formations portent sur l’exploitation des renseignements, la police de proximité et l’informatique », a-t-elle précisé. 

Minusca