La Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD-RCA) a remis lundi 20 mars des infrastructures et équipements à l’Unité Mixte d’Intervention Rapide et de Répression des violences faites aux femmes et aux enfants (UMIRR) pouvant servir de l’opérationnalisation du nouveau circuit de référencement.

Un nouveau bâtiment de circuit de référencement et les nouveaux outils de gestion de base des données ont été remis en présence de Représentant du PNUD, ainsi que quelques représentants du gouvernement. Le cout total s’élève à 73.000.000 de francs CFA. Ces réalisations et don en équipement s’inscrivent dans les efforts de renforcement des capacités du fonctionnement, et visent à améliorer non seulement les conditions de travail mais aussi le rendement dans l’accomplissement de la mission aussi noble que délicate confiée à l’UMIRR.

La République Centrafricaine a connue une crise sans précèdent, où des graves violations des droits humains ont été enregistrées, y compris les violences sexuelles basées sur le genre et les violences sexuelles liées aux conflits. Le gouvernement centrafricain, dans sa réponse nationale de lutte contre l’impunité de violations des droits humains a créé l’unité spéciale, UMIRR aux fins de réprimer et de poursuivre en justice les auteurs et d’apporter une réponse holistique aux victimes de VBG.

Pour pallier aux défis, plusieurs évaluations ont été faites avec l’appui du PNUD et d’UNPOL en co-locations. Dès ces évaluations, il a été constaté les limites et la lourdeur dans le circuit de référencement en interne à l’UMIRR. La porte d’entrée a été le service psychosocial, ce qui faisait que certaines infractions échappaient au service d’enquêtes et investigations. D’où la révision du circuit de référencement, qui a été un long processus déclenché en 2020 et ayant abouti à la construction d’un nouveau bâtiment d’accueil et d’orientation. Ce bâtiment sert de triple rôle : le filtrage de tous les demandeurs de service à l’entrée de l’UMIRR mais aussi pour assurer la sécurité des victimes et la sécurité du personnel de l’UMIRR.

Paul Amédée Moyenzo, lieutenant-colonel Directeur de l’UMIRR le bâtiment d’accueil et orientation, va servir à assurer la traçabilité des services fournis à la victime, depuis la porte d’entrée, jusqu’à la sortie, à travers la gestion d’une fiche unique de référence. « L’avantage de la gestion de la fiche unique de référencement en interne est de faire asseoir une base des données fiables. Certes, il nous faut renforcer la capacité de nos staffs sur ce nouveau outils de gestion de base des données,  renforcer l’effectif du personnel car l’UMIRR travaille avec un effectif réduit, revoir les manuels de procédure à l’UMIRR en tenant compte du nouveau mandat de l’UMIRR sur la traite des personnes. C’est ainsi que le PNUD à bien voulu porter le projet de réhabilitation des infrastructures adéquates en réponse à cette problématique du circuit interne de référencement ».

Avec l’appui des partenaires, l’UMIRR a fourni un accompagnement psychosocial et médical aux victimes, ainsi que l’assistance juridique et justicière à travers les avocats de ABA et de AFJC. Mais cela ne demeure pas moins que l’UMIRR est confrontée à des défis liés au fonctionnement des services. De par sa spécificité, l’UMIRR est une unité mixte, composée du personnel militaire (police et gendarmerie) et du personnel civil (cadre de la santé médecin, des affaires sociales, et de la justice). L’UMIRR fonctionne 24/24 et 7 jours sur 7. Basée à Bangui, l’UMIRR a une compétence nationale, avec l’appui de de l’UE, elle a une extension de son antenne régionale à Bouar, ouverte en 2020.

Depuis son opérationnalisation en juin 2017, l’UMIRR a bénéficié de l’appui de plusieurs partenaires pour accomplir sa mission de répression et de poursuite aussi de prise en charge holistique des victimes. Dans sa mission d’enquêtes et d’investigations, l’UMIRR a communiqué aux parquets de Bangui, Bimbo, Mbaïki, Bossangoa, Kaga Bandoro, Bangassou, plus de 3000 procès-verbaux au cours des 5 dernières années.

Dorcas Bangui Yabanga