A Boali, une ville de la Préfecture de l’Ombella-M’poko située à une centaine de Km de Bangui sur l’axe menant au Cameroun,  l’aliment le plus consommé  et le plus commercialisé est le poisson frais ou braisé. Cette ville bordée par des eaux douces produit en toute saison les poissons. 

Au marché de Boali Centre, des commerçants poissonniers ont étalé leurs produits. Quelques acheteurs viennent s’approvisionner. Nous avons rencontré Clarisse mère de trois enfants qui est venue se procurer de cet aliment halieutique. « Mon mari, mes enfants et moi, aimons consommer du poisson frais surtout les carpes, car c’est vraiment succulent », a-t-elle apprécié.

Un peu à quelques mètres, les poissons grillés nous accueillent avec une odeur qui donne l’appétit.  Jean Philippe, qui vient de Baoro et de passage pour Bangui a déjà fini son plat. Il sourit avant de nous répondre : « je suis tellement rassasié, car avec 2000 FCFA, je suis bien servi et j’ai mangé à ma faim », s’est-il réjouit.

Sur le marché de Boali, on peut apercevoir presque toutes variétés de poissons à majorité des carpes qui attirent fortement la population locale ainsi que les habitants de Bangui, les voyageurs et les touristes. L’abondance des poissons sur le marché est un avantage pour les consommateurs, mais une perte pour les poissonniers. Un adage dit, « le malheur des uns fait le bonheur des autres ». Pendant que les consommateurs se réjouissent, les revendeurs s’en plaignent.

Les revendeurs que nous avons rencontrés se disent découragés puisque écouler les produits de pêches devient un problème. « Imaginez-vous, j’ai  acheté l’ensemble de ces carpes à 2000 FCFA, mais on veut  les payer  à 1000 FCFA, est-ce normal ? Combien pourrais-je gagner comme bénéfice? », déplore Eric. 

Selon les commerçants, le manque d’argent dans le pays ne permet pas aux touristes de descendre sur Boali en vue d’acheter leurs marchandises. A cela s’ajoute la pénurie de carburant qui fait en sorte que plusieurs Banguissois ne passent plus leurs weekends dans la ville touristique de Boali. Les commerçants sont parfois obligés de solder leurs produits pour récupérer seulement les fonds de commerce et perdre le bénéfice.

Ces derniers se demandent s’il y’a vraiment l’argent dans le pays. « On se demande, si le pays a vraiment de l’argent. Ici à Boali, l’argent ne circule plus et les commerces souffrent », a fait observer Ella, une vendeuse des poissons braisés à Boali.

Certains habitants de Boali voient en cette situation l’insécurité qui ne permet pas aux touristes de venir à Boali, pourtant la situation est maitrisée. « Les autorités gouvernementales doivent mettre un accent particulier sur la sécurité en vue de permettre aux  touristes de venir se procurer de ces poissons au point que les revendeurs puissent mieux vivre », a ajouté Ella.

Des commerçants de Bangui qui s’approvisionnent du poisson de Boali spécule souvent sur les prix. Mais, ils ne sont pas à Boali toute la journée.

La pêche, le commerce et le tourisme sont les principales activités économiques de la sous-préfecture de Boali. Le poisson sur le marché de Boali ne tient pas compte de la saison, même si souvent pendant quelques jours, on peut observer la rareté sur les marchés.

A Boali, Jude Romain Koualet/Oubangui Médias