Les victimes des crises militaro-politiques en Centrafrique sont comptées par milliers. Certaines ont subi des agressions sexuelles d’autres ont perdu des parents. La situation a laissé des blessures dans le cœur des uns et des autres. Difficiles pour essuyer leurs larmes du moment où la justice n’a pas encore répondu à toutes les plaintes. D’où la mise en place du Fonds au profit des victimes dont les responsables ont échangé avec les victimes le lundi dernier à Bangui. 

Si les victimes ont besoin de la justice à titre de réparation, ces dernières font face à des problèmes psychologiques qui nécessitent une assistance humanitaire et psychologique. Pour ce faire, des organisations nationales et internationales se mobilisent à travers des différents programmes pour soutenir les victimes. Devant cette triste réalité, il a été mis en place par « Le Fond au profit des victimes », ceci pour apporter une assistance multiforme à ces dernières.

« Plusieurs victimes ne connaissent pas la mission assignée à ce fonds. A cet effet, une rencontre entre l’équipe qui gère le « Fond au profit des victimes » et la plateforme des associations des victimes de Centrafrique (CNAV-CA) s’avère indispensable. Elle a permis d’évaluer les activités d’assistance réalisées par le Fonds au profit des victimes en RCA et de présenter à ces victimes les critères d’éligibilité à ces projets qui sont liés au niveau de la vulnérabilité de la personne », a mentionné Francine Evodie Ndemade, coordonnatrice de la plateforme des Associations des victimes de Centrafrique.    

Les différents projets réalisés par ce Fonds se déroulent non seulement à Bangui mais aussi dans les préfectures de la Lobaye, de la Kémo, de l’Ombella M’poko, de l’Ouham et de l’Ouham Pendé.

Selon Bertin Lukeba, chargé des programmes du Fonds au profit des victimes de la CPI  en RCA, « ces programmes sont constitués de six volets à savoir : la réhabilitation physique, l’appui médical pour les victimes qui souffrent de préjudice corporelle, la prise en charge psychologique et psychiatrique pour ceux qui souffrent de traumatisme, la scolarisation des enfants des victimes, l’appui aux activités génératrices de revenu pour faciliter l’auto prise en charge par les victimes elles-mêmes, le paiement de loyer pour des victimes sans abris et l’accompagnement des victimes séropositives du Sida ».

Lors de cet échange, les représentants des victimes ont présenté les difficultés qu’ils ne cessent de rencontrer. Ces malheureuses situations sont reconnues et enregistrées par l’équipe du Fonds au profit des victimes mais dommage que le Fonds n’a pas encore les moyens pour répondre à ces besoins.

Si les organisations se mobilisent pour une assistance humanitaire, il est indispensable que le gouvernement mette un accent sur la justice dans l’optique de favoriser la réparation chez les victimes. Si les bourreaux se retrouvent en prison et les victimes indemnisées, cela pourra atténuer le cœur des uns et des autres. Dommage que les autorités utilisent leur pouvoir pour protéger les bourreaux à l’exemple du ministre de l’élevage Hassan Bouba Ali au profit des victimes.

Brice Ledoux Saramalet