La nouvelle subvention est destinée à 18 300 enfants et jeunes pour faire face aux déplacements forcés, à la fermeture des écoles et à la violence et sera mise en œuvre par l’UNICEF et le Conseil norvégien pour les réfugiés.

 L’augmentation de la violence, les déplacements de population, ainsi que la fermeture et l’occupation des écoles en lien avec les troubles sociaux consécutifs aux élections de décembre 2020 ont affecté la moitié des enfants en République centrafricaine.

En réponse à cette crise humanitaire complexe, le fonds Éducation sans délai (ECW) annonce une subvention de première réponse en situation d’urgence d’un million de dollars É.-U. allouée à  l’UNICEF (600 000 dollars É.-U.) et au Conseil norvégien pour les réfugiés (400 000 dollars É.-U.) afin d’assurer un accès à l’éducation dans des environnements d’apprentissage sûrs, inclusifs et protecteurs pour les enfants déplacés et rapatriés touchés par les récentes violences postélectorales.

« Cette nouvelle vague de violence et de déplacements forcés a accentué les besoins humanitaires à un moment où les Centrafricains devaient déjà faire face aux conséquences dévastatrices de la pandémie de COVID-19, de plusieurs années de conflit et d’insécurité, et aux effets désastreux des changements climatiques et d’autres crises », a déclaré Yasmine Sherif, la Directrice d’Éducation sans délai, le Fonds mondial des Nations Unies pour l’éducation en situation d’urgence.

« Une fois de plus, les enfants sont les premiers à souffrir de cette crise. Leur éducation est interrompue, leurs droits sont violés ; ils sont victimes de violences, séparés de leur famille, et risquent d’être enrôlés dans des groupes armés. En raison de la fermeture des écoles, les filles subissent davantage de violences sexuelles, de mariages précoces et d’autres risques qu’aucun enfant ne devrait jamais avoir à affronter. Ces enfants nécessitent un soutien immédiat, et le monde entier doit être interpellé ».

Première réponse en situation d’urgence

Quelque 1,4 million d’élèves sont concernés par les fermetures d’écoles en République centrafricaine. Certains de ces élèves ne retourneront peut-être jamais sur les bancs d’école. Une étude menée à Bangui fait état d’une augmentation des violences sexuelles envers les enfants, en particulier les filles, durant la fermeture des écoles.

En tout, le conflit a forcé près de 200 000 personnes, dont près de la moitié sont des enfants, à fuir leurs maisons. Bien que beaucoup soient depuis rentrés chez eux, près de 100 000 personnes sont encore déplacées. Ceci porte le nombre total de personnes déplacées à 1,5 million, soit près d’un tiers de la population totale du pays.

La subvention de première réponse en situation d’urgence d’Éducation sans délai vise  18 300 filles et garçons de 3 à 18 ans touchés par les conflits, dont 60 pourcent de filles et 10 pourcent d’enfants handicapés. Le financement d’Éducation sans délai sera consacré à fournir des espaces d’apprentissages sûrs, propres et inclusifs dotés de supports pédagogiques de base.

« La perturbation de l’éducation observée l’année dernière risque d’avoir de graves conséquences sur la vie de centaines de milliers d’enfants centrafricains, déjà touchés par des années de crise, » a indiqué Fran Equiza, Représentant de l’UNICEF en République centrafricaine. « Nous sommes très reconnaissants vis-à-vis d’Éducation sans délai pour cette contribution généreuse et rapide qui nous permettra d’améliorer l’accès à une éducation équitable et inclusive pour les enfants les plus vulnérables et qui nous permettra également de les garder scolarisés. Nous aurons aussi la possibilité d’investir davantage dans des méthodes d’apprentissage de substitution, comme les classes accélérées et les programmes d’éducation radiophonique, pour les enfants non scolarisés, en combinaison avec un soutien psychosocial, une nécessité absolue dans un tel contexte d’urgence ».

« Le programme d’éducation en République centrafricaine du Conseil norvégien pour les réfugiés a pour objectif d’améliorer l’accès à une éducation de qualité pour les enfants et les jeunes touchés par les déplacements en soutenant l’éducation publique et en mettant en place des possibilités d’apprentissage de substitution pour les enfants et les adolescents non scolarisés, » a expliqué Powel Tchatat, Directeur pays du Conseil norvégien pour les réfugiés en République centrafricaine. « Grâce aux fonds alloués par Éducation sans délai, le Conseil norvégien pour les réfugiés pourra améliorer l’éducation de 7 498 enfants (parmi lesquels on compte 60 % de filles et 10 % d’enfants handicapés) dans la préfecture d’Ombella-M’Poko. L’intervention se concentrera sur l’accès à un système éducatif sûr, inclusif, protecteur et de qualité et sur la persévérance scolaire grâce à des campagnes de rescolarisation, à la construction de salles de classe, à la mise à disposition de kits scolaires et de kits dignité, à des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement à l’école, ainsi qu’au versement de primes et à la formation des enseignants ».

Intervention régionale d’Éducation sans délai

En réponse aux déplacements et à la violence en République centrafricaine, Éducation sans délai a annoncé des allocations de réponse en situation d’urgence dans plusieurs pays voisins, à savoir le Cameroun, le Tchad et la République démocratique du Congo. Les subventions totales régionales de première réponse en situation d’urgence s’élèvent maintenant à 5 millions de dollars É.-U., avec comme objectif d’atteindre plus de 43 000 enfants et jeunes (dont 56 % de filles). 

Dans la région, une somme supplémentaire de 3,8 millions de dollars É.-U. a été octroyée par ECW pour la réponse d’urgence face à la pandémie de COVID-19.

Un programme pluriannuel de résilience est actuellement déployé en République centrafricaine et vise à mobiliser 77,6 millions de dollars É.-U. de financements supplémentaires pour atteindre environ 900 000 enfants.

« Afin de faire face à cette crise, les dirigeants mondiaux doivent s’unir pour financer entièrement les programmes éducatifs en République centrafricaine et dans l’ensemble de la région, et se joindre au mouvement international d’Éducation sans délai visant à mobiliser 400 millions de dollars É.-U. pour offrir à des millions d’enfants du monde entier l’espoir et la possibilité d’avoir une éducation », a indiqué Yasmine Sherif.