La Libye a dépêché une délégation en Centrafrique pour renouveler les relations diplomatiques entre ces deux Etats et gérer les questions des biens libyens dans le pays, notamment l’hôtel Ledger et la BSIC. Ce retour de la diplomatie libyenne semble être mal compris par certaines personnalités centrafricaines.

La République Centrafricaine reste un pays indépendant, un Etat qui dispose de toutes ses capacités pour nouer des relations diplomatiques avec les autres Etats sans aucune pression quelconque. La Libye et la RCA ont vu l’urgence de mettre en commun leurs intérêts pour que les populations des deux pays puissent en tirer profit dans un partenariat gagnant-gagnant.

Cependant, cette relation a suscité des réactions négatives surtout en ce qui concerne les décisions prises par ces deux Etats pour restructurer la gestion de l’Hôtel Ledger. 

La récente visite des autorités libyennes en Centrafrique après plusieurs tracasseries occasionnées par certains politiques est dans une logique de s’opposer à la normalisation des relations et de la gestion de l’hôtel Ledger. Selon nos informations, le directeur général sortant Zeyaded Alzarzou serait derrière un bras de fer politique qui s’observe en ce moment. Déjà, malgré ce bras de fer,  le personnel a pris acte du changement opéré à la tête de cet établissement hôtelier qui fait la fierté de la Centrafrique.

Quelques faits montrent comment cette normalisation des relations entre la Libye et la Centrafrique gène plusieurs personnalités.

D’après les faits à notre possession, Il y avait eu un empêchement au niveau du ministère des affaires étrangères pour envoyer la lettre que le Président Touadera a adressée à son homologue le 19 Juin dernier. Le Président Centrafricain aurait attendu l’accusé de réception de la lettre en vain. Il a fallu l’intervention du premier ministre pour expédier cette lettre avec l’accusé de réception le 08 août dernier. Alors pourquoi ce blocus ?

Aussi, le vice-ministre des affaires étrangères pour les affaires politiques Mohamed Kaleed Idi Issa qui était venu en RCA est un diplomate. Certes, même si l’on veut revenir à la case du départ pour dire qu’il fut un ancien rebelle alors, combien de ministres nous comptons aujourd’hui dans le gouvernement centrafricain, dans les institutions et organisations ?  Pour preuve François Bozizé fut ancien rebelle qui est devenu président de la République, Paul Kagamé aussi …Il s’agit d’une histoire diplomatique qui engage l’intérêt des deux Etats et c’est ce qui se met progressivement en exergue.

« De tout ce qui se dit comme quoi le Kremlin s’oppose à l’ouverture de l’ambassade de la Libye en Centrafrique et qu’aussi le vice- ministre des affaires étrangères en charge de la politique pour l’Afrique n’est pas la personne indiquée n’est que de la manipulation car le gouvernement libyen est aujourd’hui unifié, et ce, en présence de la communauté internationale. C’est pourquoi, la représentation de Kremlin se fait aussi sentir à Tripoli », avait fait observer un diplomate libyen membre de la délégation.

Comme déjà le gouvernement libyen est unifié, ce vice-ministre a reçu l’autorisation du Président pour faire le tour des pays africains afin de renouer les relations diplomatiques. « C’est ce qui se fait en ce moment et il est en train de faire ce tour. Alors s’il n’a pas une bonne odeur dans son pays et auprès de la représentation internationale, va-t-il accomplir les missions qui lui ont été confiée ? », s’est interrogé à son tour un diplomate centrafricain.

La Libye et la Centrafrique entretiennent une relation de longue date. Cette relation privilégiée à l’époque a fait de ce pays l’un des partenaires de taille pour la Centrafrique.

En 2001, des troupes libyennes intervenaient en Centrafrique pour sauver le pouvoir du feu Ange Félix Patassé. Plus tard en 2008, ce pays a abrité le dialogue politique entre les groupes armés et le régime de François Bozizé. Un grand hôtel du pays 5 étoiles a été construit à Bangui ainsi que l’ouverture de la banque sahélo sahélienne pour l’investissement et le  (BSIC), au bénéfice de cette relation diplomatique. 

Jean Ngbandi