La dernière crise survenue dans le contexte électoral en Centrafrique a encore compliqué la situation des milliers des centrafricains dans le besoin humanitaire.  L’assistance humanitaire reste faiblement observer alors que le niveau de la vulnérabilité de la population ne fait qu’accroitre.

De févier à Octobre 2020, la courbe des tendances de déplacement était en baisse considérable avant une remontée vers novembre, période où les groupes armés ont démarré des actions sur le terrain.

Au 28 février 2021, la Commission de Mouvement de Populations a signalé au moins 35.178 nouvelles personnes déplacées à travers le pays. Le nombre total de personnes déplacées à l’intérieur du pays était estimé à 741 879, composé de 235 498 personnes en sites et 506 381 personnes en familles d’accueil.

Le nouveau déplacement de plus de 245.000 personnes s’ajoute aux 1,3 million de Centrafricains déjà déracinés dans la région, portant le nombre total des déplacés et réfugiés à plus de 1,5 million soit  près d’un tiers de la population totale du pays.

Malgré les efforts visant à fermer les sites déplacés depuis 2016, le pays en compte encore officiellement 122 sites des déplacés. Au moins 235.498 personnes vivent sur les sites et 506.381 vivent dans les familles d’accueil.

Pendant cette période d’octobre à février 2021, plus de 30.270 personnes sont retournées dans leurs localités respectives. Le Mbomou, la Basse-Kotto et la Nana-Gribizi enregistrent un nombre important des déplacés des dernières violences.

Ces nombreuses personnes en situation de détresse reçoivent difficilement d’assistance humanitaire en raison des activités des groupes armés dans le pays. Elles doivent en plus de l’insécurité qui affecte les zones concernées faire face à l’insécurité alimentaire qui risquera bien de s’aggraver l’année prochaine en raison de la campagne agricole en retard à cause des violences dans certains coins du pays.

Cette double vulnérabilité se justifie en milieu humanitaire en Centrafrique par l’accès encore très compliqué des acteurs humanitaires dans les zones les plus touchées par cette nouvelle crise.

La semaine dernière, dans la région du Mbomou précisément à Bakouma, plusieurs véhicules humanitaires ont été emportés par les groupes armés rendant très complexe les actions de terrain. Cet exemple illustre encore une situation qui risque d’exploser la situation de ceux qui vivent dans la vétusté.

Fridolin Ngoulou