L’Association des Femmes Juristes de Centrafrique (AFJC) a lancé vendredi 30 septembre 2022 un projet dénommé « service de réhabilitation physique, psychologique et de réinsertion socio-économique intégrée aux survivants des Violences liées aux conflits » à Boali dans l’Ombella-M’poko.
Le lancement officiel s’est déroulée au siège de l’AFJC de Boali en présence des autorités locales de dont Pierre Poutou, premier citoyen de la ville ainsi que quelques membres de l’AFJC locale. Dans son intervention, Lucie Boali Mbassinga, vice-présidente de l’AFJC précise que ce projet prend en compte les victimes des Violences sexuelles liées aux conflits et leur famille. C’est un projet de six mois financé par la Cour Pénale internationale (CPI) et mis en œuvre par l’AFJC et RAMREC, une ONG internationale basée au Rwanda. « Boali a été choisie parmi les trois zones cibles pour le projet, entre autres Begoua avec extension sur Damara, Boali- Bossembele avec extension sur Ndjo et Yaloke », a-t-elle expliqué.
Selon elle, cette deuxième phase du projet s’inscrit dans le cadre du programme de soutien au profit des victimes qui sont presque abandonnées à leur triste sort dont certaines ont rendu l’âme et d’autres continuent de subir les violences basées sur le genre. Ils traînent avec les maladies sans pour autant bénéficier des soins appropriés, vivant dans des situations précaires.
C’est dans ce contexte que l’AFJC veut à travers ce projet, soulager la souffrance des survivants. « Ce projet vient à point nommé et offre encore une fois de plus, l’opportunité à l’AFJC de fournir un appui holistique à savoir psychosocial, juridique et socioéconomique en vue de l’indépendance financière de ces bénéficiaires », a-t-elle ajouté.
A en croire Mireille Nguema, cheffe de ce projet, les principaux bénéficiaires sont les survivants des actes barbares des évènements malheureux commis par les groupes armés de 2003 à 2013, mais ne concerne pas les survivants du conflit armé de 2020-2021 causé par la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC).
Cette initiative est saluée par Pierre Poutou, maire de Boali. « Je suis très content de ce processus, car Boali a beaucoup souffert pendant les deux événements atroces survenus en 2003 et 2013. Puisqu’au moment où Jean Pierre Bemba qui est le bourreau des Centrafricains et leader de banyamulenge a été libéré, tous les survivants étaient dans la frayeur. Mais si aujourd’hui la CPI à travers l’AFJC, veut penser à nos administrés qui sont victimes, nous ne pouvons que la remercier », a-t-il souligné.
Notons que le lancement officiel de ce projet, est couplé avec la relance des activités du centre d’écoute de l’AFJC de Boali. Édouard Ouilidan, chef de groupe du secteur Birlo, a la vive conviction que ce centre permettra de résoudre les différents problèmes conjugaux dans son secteur. « Je suis très impressionné, car beaucoup de foyers ont été déchirés dans ma zone à cause des violences basées sur le genre », a-t-il souligné.
Marie Chantale Nguende, présidente de l’AFJC de Boali demande à la population locale de s’en approprier de ce projet qui va soulager les vrais bénéficiaires.
Avant le démarrage du projet, des sensibilisations seront organisées dans les différents quartiers de Boali pour mobiliser les bénéficiaires et l’AFJC s’est déjà entretenue avec le médecin chef de l’hôpital secondaire de Boali pour la prise en charge médicale des survivants.
Judes Romain Koualet.
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