L’histoire se répète dans certains quartiers dans la partie Sud de la capitale. De fortes averses dans la journée du 07 août 2021 ont provoqué des inondations à Sapéké, Pétévo et Bimbo ainsi qu’une partie du centre ville.

C’est la désolation, des résidents de ces localités comme nous avons pu constater sur les images partagées au lendemain de ces catastrophes. Cependant, à chaque saison des pluies, ce sont les mêmes images surtout dans cette partie de Bangui. Chaque fois au lendemain de la calamité, les autorités de tutelle sont en botte, les pieds dans l’eau pour « apaiser les victimes » et évaluer les dégâts pour « une prise en charge des sinistrés ». Il s’agit d’une démarche louable même si elle frise une opération de communication. Mais n’est-il pas indispensable de penser à une action pérenne ? Les causes exogènes des inondations : En Allemagne, Belgique, Pays-Bas, France, Suisse, Luxembourg, Chine, Bossongo, Bangui, ces derniers jours, des séries de pluies exceptionnelles se sont accompagnées des inondations destructrices. « S’il n’est pas possible de faire un lien direct entre chacun de ces événements météorologiques et le changement climatique, le réchauffement de la planète les rend bien de plus en plus probables », a déclaré un climatologue. Pareillement, selon l’index de vulnérabilité au changement climatique 2018, « la capitale centrafricaine Bangui, la capitale du Liberia Monrovia et Mbuji-Mayi en République démocratique du Congo sont les trois villes les plus à risque (…) en raison de la hausse de la population et d’infrastructures médiocres». Cet épisode de fortes pluies coïncide donc avec la publication du Rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) qualifié «  d’alerte rouge pour l’humanité ».

Les causes endogènes des inondations :

Un tour dans les quartiers de Bangui, on constate qu’il y a une absence d’urbanisation, les constructions sont anarchiques, quelques rares collecteurs d’eau pluviale existent, mais ne profitent pas assez de travaux de curage. A cela il faut ajouter l’absence de bassins de rétention d’eau pluviale au Nord de Bangui. Car, en cas de forte précipitation, les eaux se déversent en même temps dans les quartiers du Sud déjà très faiblement urbanisés et qui ne peuvent recevoir et évacuer ce grand flux. Pour une résilience aux inondations. Que faire ?

Si l’on ne peut éviter les abondantes précipitations et la montée des eaux de l’Oubangui qui sont un phénomène naturel, il existe des mesures pour limiter les dégâts provoqués par les inondations à Bangui. Cette capitale qui compte environ un million d’habitants connaît une carence d’équipements urbains d’assainissement et de drainage des eaux pluviales. Cela constitue un grand frein à l’écoulement des eaux. Il est donc indispensable que le Gouvernement fasse de l’assainissement urbain sa « priorité d’action » : multiplication des collecteurs d’eaux pluviales, de bassin de rétention d’eau et urbanisation des quartiers. Dans les zones submersibles et sujettes à des conditions météorologiques extrêmes, les maisons doivent être conçues pour résister aux inondations et aux fortes précipitations. Dans ces quartiers, les briques en terre d’argile séchées sont déconseillées car ils se désagrègent très vite au contact de l’eau. Pareillement, à long terme, construire des bassins de rétention d’eau au Nord de Bangui. Certaines personnes nous ont indiqué que le site de l’Hôpital de l’Amitié était un bassin de rétention d’eau et mal entretenu, il est devenu un dépotoir d’ordures. Enfin, revoir le système d’alerte par la publication de bulletin météo quotidiennement. Sur ce, les chefs de quartiers devront être mis à contribution.

Fridolin Ngoulou