Bangui est en ébullition pour célébrer le nouvel An. Ce 31 décembre qui marque la frontière entre 2022 et 2023, la circulation est dense dans toute la capitale. Un reporter de l’Oubangui Médias a fait le tour de certains quartiers pour faire vivre l’ambiance.

De 16h à 00 mn, la circulation est difficile de Km5 à Gobongo et de PK12 à Ouango. Une occasion pour certains parents de rendre visite à leurs familles et beaux-parents. C’est le cas de Joël-Laurent qui a rendu visite à ses beaux-parents au quartier Kaga-mangoulou dans le quatrième arrondissement de Bangui. A en croire certains Banguissois, le réveillon de cette année est différent, des forces de l’ordre ont quadrillé tous les coins de Bangui et certaines villes de province, afin de permettre à la population de passer un réveillon dans le calme.

Dès 14h, on aperçoit une dizaine de véhicules de la police et de la gendarmerie, des véhicules des forces armées Centrafricaines (FACA) qui font des patrouilles dans presque toute la ville de Bangui pour sécuriser la population en cette célébration de nouvel An 2023. Les porteurs de tenue circulent le secteur de Km5 qui est considéré depuis 2013 comme le couloir de la mort et qui, depuis un certain temps retrouve son ambiance d’avant la crise. Un constat identique au quartier Kaga-mangoulou vers le 4e arrondissement de Bangui où l’on peut apercevoir de nombreux éléments des FACA qui assurent la sécurité de la population de cette zone.

Nous avons échangé avec l’un de ces FACA, qui n’a pas souhaité révéler son identité. Il a indiqué que leur présence est de veiller sur la décision de l’état-major des armées qui consiste à assurer la sécurité de la population centrafricaine.

Cette présence a rassuré la population qui a manifesté tout au long de ce réveillon sa joie, c’est le cas de Mike Marvino Kolondengué, politologue, l’une de la diaspora centrafricaine du Cameroun en vacance à Bangui et qui a souhaité nous livrer ses sentiments : « Monsieur le journaliste, je suis très content de ce moment inoubliable avec la famille. Je pense qu’il est nécessaire de passer des pareils moments avec les siens. J’ai passé des années à Douala au Cameroun sans les parents mais cette année, je suis vraiment ravi d’être au pays pour vivre ce moment de joie et de paix. Même si la ville est remplie des poussières, je suis content de partager la fin de l’année 2022 et le début de l’année 2023 avec ma chère maman Mme Éloïse Kolondengué », a-t-il souligné.

Ici au rondpoint zéro, Abdel Nour un habitant du quartier Lakouanga accompagné de sa petite famille s’est livré à notre micro en ces termes : « Je suis venu avec ma famille pour passer le réveillon en plein centre-ville pour leur témoigner ma reconnaissance. C’est sympa de passer ce moment en famille ».

Il est important de souligner que la décision de l’état-major est strictement respectée. Aucun coup de feu n’est entendu à Gobongo dans le 4e arrondissement de Bangui. Même si quelques cas sont signalés aux alentours du quartier Fouh dans le quatrième arrondissement de Bangui.

De Gobongo, nous chutons au quartier SAO dans le 7e arrondissement de Bangui. Le secteur est trop calme. La circulation n’est pas comme celle de Gobongo où les voix sont restreintes par le mouvement de la population.

Cependant, dans presque toute la ville, des églises sont remplies. C’est le cas de l’église Eben Ezer située en face de l’ENERCA de Gobongo. Marlène qui vient de terminer le premier culte de l’année 2023 se réjouie des dispositifs sécuritaires de cette année. Selon elle, aucun coup de feu n’est entendu cette année et aucun cas de braquage n’est aussi enregistré dans son secteur.

« Nous allons d’abord rendre gloire à Dieu pour ses bienfaits dans notre vie ainsi que celle de notre pays avant toute jouissance. Nous ne cessons de prier pour ce pays car les ennemies ne veulent pas nous laisser vivre en paix et développer notre chère patrie. Donc, notre mission est d’intercéder pour le salut de ce peuple centrafricain. C’est pourquoi vous le voyez avec ma petite famille sur le chemin de l’église », a témoigné Luc, un père de famille habitant à Bimbo.

Ce dernier n’a pas aussi manquer de faire observer la robustesse du déploiement des forces de défense et de sécurité afin de sécuriser le reveillon sans occulter la présence des troupes de la Minusca, des alliés russes et rwandais aux côtés des forces de défense et de sécurité.

Alors que tout semble passer dans la quiétude, des malentendus sont toutefois signalés dans certains bars dancing comme la Verdure de Gobongo où des videurs ont pu expulser certains couples qui tentaient de créer de désordre dans l’ambiance de ce réveillon.

Mais tout ce que l’on puisse dire ce que la situation a été maîtrisée contrairement à l’année dernière où plusieurs cas de braquages et des balles perdues ont fini par atteindre plusieurs personnes.

Ce niveau de sécurité appréciable est le souhait de tous les centrafricains, où qu’ils se trouvent. La Centrafrique doit renouer avec la paix et la sécurité afin de favoriser l’épanouissement de la population et l’essor économique du pays.

Christian Steve SING