La Banque mondiale, partenaire financier et technique de Centrafrique continue d’apporter ses apports. En plus des financements, la Banque mondiale propose aussi des études et analyses pour contribuer au relèvement socioéconomique du pays. C’est dans cette perspective que cette institution bancaire a élaboré la première édition d’un document d’étude intitulé « Le Mémorandum économique ».

Le Mémorandum économique est un document qui souligne qu’au cours des derniers décennies les reformes mises en œuvre n’ont pas produit une croissance soutenue pour la RCA d’une succession de coups d’Etats et de lutte de pouvoir entre les élites. Ladite analyse a montré que les défis de gouvernance ont favorisé l’accaparement des richesses et que la gestion des ressources naturelles n’a profité pas à l’ensemble de la population. 

En effet, il est question pour la Banque mondiale de soutenir la RCA qui traverse depuis des années, des crises militaro-politiques. Ces crises ont négativement impacté sur le développement social et comique du pays. Ceci fait références aux obstacles à la libre circulation des biens et des personnes et surtout aux échanges commerciaux au niveau de la sous-région d’Afrique centrale.

 « Ainsi, l’urgence est de se tourner l’identification, la conception et la mise en œuvre de politique économique sur l’horizon à long terme et fondamental pour anticiper la trajectoire de croissance optimal qui précède le bien être des générations », a indiqué Han Fraeters, représentant de la Banque mondiale en Centrafrique.

Il a cependant précisé que « cela explique au préalable, un diagnostic fidèle des contraintes majeures à la croissance et surtout de proposer des pistes de réflexion et de reformes qui pourraient permettre de remettre le pays sur le terrain de la prospérité ».

Quant à Wilfried Kouamé, économiste au bureau de la Banque mondiale en Centrafrique, « ce Mémorandum vise à soutenir les décideurs politiques et les partenaires au développement dans les efforts pour sortir la RCA de la fragilité et améliorer les conditions de vie des centrafricains ». Il a tout de même ajouté que : « La RCA a les capacités de pouvoir accélérer ses performances économiques, réduire de moitié l’extrême pauvreté et passer au statut de pays à revenu intermédiaire d’ici 2050 ».

Pour atteindre alors ces objectifs, « nous pensons que pour réaliser son énorme potentiel, la RCA doit s’attaquer aux sources de fragilité en créant des emplois, en gérant mieux ses ressources naturelles et en établissant un contrat social. Le pays doit donner la priorité aux réformes visant à renforcer le capital humain, les investissements du secteur privé et la productivité car ce sont ces réformes qui assureront une croissance à long terme. Le pays doit aussi promouvoir le commerce et améliorer la gouvernance en réduisant la corruption et en renforçant les institutions essentielles », a indiqué Han Fraeters.

Une journée de réflexion sur ce Mémorandum économique s’était déroulée le mercredi 11 mai 2022 en la salle de conférence de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale à Bangui. Cette journée a été présidée par le Premier Ministre Felix Moloua et a rassemblé les différents acteurs et partenaires du domaine économique en Centrafrique.

« Cette étude est très capitale car elle va permettre au gouvernement de s’approprier des résultats et s’orienter à travers les visions pour le relèvement socioéconomique du pays. Nous témoignons notre reconnaissance à la Banque mondiale pour ses différentes  contributions depuis belle lurette », a mentionné Felix Moloua, chef du gouvernement.

En dépit de tout, cette étude examine les développements socioéconomiques depuis l’indépendance tout en apportant une contribution au plan RCA-2050 à travers des projections à l’horizon 2050. Elle dégage également des domaines d’intervention susceptibles de générer une croissance à la mesure du potentiel.

Brice Ledoux Saramalet