Le projet de la modification de la Constitution du 30 mars 2016 initié par des caciques du régime de Bangui n’est pas du tout apprécié au sein de l’opposition démocratique centrafricaine.

La Constitution est-elle modifiable ?

La réponse à cette nébuleuse question est oui selon les proches ou des organisations et associations qui soutiennent les idéologies du chef de l’Etat Faustin-Archange Touadéra.

Pour eux, la loi donne le plein pouvoir aux parlementaires et l’exécutif d’initier le projet de loi visant la modification de la loi fondamentale de ce pays. Malgré ce ping-pong entre ces entités, le pouvoir de Bangui est aujourd’hui déterminé de procéder à la révision de la Constitution centrafricaine.

Pour justifier ce projet qualifié de machiavélique par des leaders de l’opposition, les défenseurs de ce projet de la modification de la Constitution ont mis l’accent sur l’article 154 qui parle des autorités la transition. Selon eux cette disposition est en violation avec l’exercice de la fonction du chef de l’Etat actuel qui est élu d’une manière démocratique.

Le député, Me Kévin Kakpayen a lors de sa rencontre avec des universitaires et étudiants de l’université de Bangui ce 24 aout 2022, a évoqué la levée des verrous sur le mandat présidentielle et la double nationalité de certains leaders politiques. Qui selon lui, ces aspects évoqués seraient à l’origine des crises à répétition dans ce pays.

Alors que la 7e législature est dominée par des députés de la majorité présidentielle mais les organisations proches du pouvoir de Bangui optent pour la convocation d’un référendum pour atteindre leurs objectifs. C’est ce qui poussent certains compatriotes à émettre des hypothèses selon lesquelles qu’au sein de la majorité présidentielle, les gens sont divisés autour de cette révision.

Cette position nous pousse à comprendre que cette initiative de la modification n’est pas du tout appréciée par certains cadres et militants du MCU, le mouvement politique du chef de l’état actuel. Pour preuve, jusqu’à lors certains militants du MCU ne se sont pas encore prononcés sur cette question pourtant très capitale.

Ces soi-disant progressistes brandissent certaines dispositions pour justifier leur projet caché, lors d’une manifestation organisée par des leaders des associations qui soutiennent Faustin-Archange Touadéra, ont remis un mémorandum au Premier ministre Félix Moloua, dans ce document, les organisateurs à cette marche ont cité quelques dispositions étant discriminatoire.  

Au lendemain de l’annonce de ce projet de révision de la constitution, deux organisations ont vu le jour, le G-16 et le Bloc républicain de la défense de constitution BDRC dont l’objectif vise à barrer la route à cette vision de la modification de la Constitution ou son coordonnateur Me Crépin Mboli-Goumba a saisie la Cour constitutionnelle sur l’impossibilité de la révision de la constitution du 30 mars 2016.

Pour Pr Jean-François Akandji, coordonnateur international du G-16, il est inadmissible d’assister aujourd’hui à l’assassinat de cette loi fondamentale de la République centrafricaine. Il compte organiser des campagnes de sensibilisation porte par porte en vue de mobiliser la population pour dire non lors du référendum qui sera convoqué dans les jours à venir.   

Ensuite le 22 juillet 2022 dernier sous une pluie battante, une autre organisation regroupant une dizaine des partis politiques, dont l’URCA de Anicet-Georges Dologuélé, le PATRIE de Me Crépin Mbolingoumba, le MLPC de Martin Ziguélé, tous des poids lourds de l’opposition, des juristes et même des constitutionnalistes, bref. Cette organisation a pour mission de défendre la Constitution du 30 mars 2016.

A en croire les leaders de cette organisation, ce projet de révision vise à proroger le mandat du président actuel.

Ceux-ci ont aussi accusé le chef de l’Etat d’avoir violé cette loi mère de la RCA en nommant les leaders des groupes armés dans le gouvernement, pour illustratif c’est la nomination de Hassan-Bouba de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), qui a été arrêté par la Cour pénale spéciale (CPS), libéré et continué à exercer ministre.

Cette bataille s’annonce rude, aujourd’hui chaque acteur prétend agir dans l’intérêt du peuple  mais la question que l’on se pose, à qui profitera la bataille entre le régime de Bangui et les leaders politique de l’opposition ?

Le peuple lui-même a la solution dans les urnes pour séparer les deux camps en conflit ouvert autour de ce projet de modification de la Constitution du 30 mars 2016.

Christian Steve Singa