En Centrafrique, l’un des problèmes qui gangrènent l’administration publique est la notion de temps. Il est difficile de trouver au bureau et dans les activités, des personnalités qui sont appelées à ouvrir les séances aux heures indiquées. Un fait anodin mais qui entravent le développement du pays.
En effet, si les américains disent « Times is money » et qu’en France « Tout le monde est pressé », c’est tout le contraire en Centrafrique. Tout porte à croire que la petite notion de la ponctualité est l’une des causes de notre retard en matière de développement socio-économique.
Sachant que notre pays ne vit que grâce aux partenaires, quand un partenaire comme la Banque Mondiale, l’Union Européenne, des institutions internationales organisent un atelier, une cérémonie de remise ou autres activités, ces partenaires invitent souvent les autorités nationales surtout les membres du gouvernement. C’est en ce moment que les autorités vont chier la honte face aux partenaires qui en respectant le programme pour venir à l’heure exacte alors que ces autorités viendront avec une heure ou deux heures de retard.
Ce phénomène démotive les partenaires qui peuvent intérieurement manquer du respect envers nos autorités qui n’arrivent pas à maitriser une petite notion d’heure. Imaginez, si vous programmez trois activités dans la journée qui peuvent te rapporter 50 000 F CFA mais à cause du retard provoqué par une autorité qui devrait assister à l’ouverture de la séance, tu peux réaliser qu’une seule activité et perdra le reste de la journée. Surtout que les autorités tiennent souvent des discours de cinq à dix pages dans des cérémonies…
En outre, il suffit de faire un tour dans les ministères, les services sociaux, l’administration publique bref, pour se rendre à l’évidence. Des Directeurs Généraux en passant par les Chefs des services pour arriver chez les plantons, chacun essaie de tout copier chez les ministres qui se considèrent comme des patrons et qui arrivent toujours en retard au bureau.
Par conséquent, des nombreux dossiers trainent à être évacués d’un service à un autre. Pour certains, c’est juste pour une question de signature du boss du milieu et un dossier peut faire du surplace pendant des mois. Cela oblige les concernés à faire et à refaire des dossiers sur dossiers mais difficile de finir les procédures.
Les preuves sont légions avec des témoignages que les gens font partout que leurs dossiers ont disparus dans tel ou tel service. En allant même dans les bureaux, tu verras des chemises cartonnés poussiéreuses, des documents jaunâtres qui datent des années combien on ne le sait et que le service d’archive n’arrive à mettre en ordre.
Il est important que cette petite notion soit prise en compte par les personnalités surtout lors des ateliers et cérémonies. N’oublions pas que le respect de l’heure peut forcer le respect et la dignité de l’autre envers vous.
Brice Ledoux Saramalet
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